Les bouchers charcutiers traiteurs défendent leur savoir-faire

Christian Nosal est à la tête d’une fédération
groupant 370 entreprises.
Christian Nosal est à la tête d’une fédération groupant 370 entreprises.

La filière de la boucherie et charcuterie représente en Lorraine 770 entreprises, à 95 % de taille artisanale. Auprès de ses professionnels adhérents, la Fédération régionale déploie une palette de missions. Un rôle important pour promouvoir, à bien des titres, un secteur pesant un poids économique indéniable.

«Nous défendons nos métiers bec et ongles, avec passion. Les gros doivent aider les petit.» Par cette formule, Christian Nosal synthétise la philosophie de la Fédération régionale Lorraine des artisans bouchers charcutiers traiteurs, dont il est le président. Dans les quatre départements, l’entité syndicale fédère 250 entreprises en Moselle, 55 en Meurthe-et-Moselle, 50 dans les Vosges et 15 en Meuse. Mutualiser les compétences et les talents pour être plus efficace sur les diverses parcelles de notre périmètre régional : voilà bien une gageure, un challenge à relever tous les jours. «Nos artisans travaillent pour la majorité dans les centres-villes et les villages. Les commerces établis sont bien souvent des successions familiales. Il y a aussi des employés reprenant des entreprises où ils sont embauchés», poursuit Christian Nosal. Les missions de la fédération sont de plusieurs ordres. D’abord celui de communiquer aux acteurs faisant vivre la filière sur le terrain les informations professionnelles, notamment en termes de réglementation. Second volet : répondre aux problématiques journalières des artisans. Cela passe par des formations, des stages, un décryptage des nouvelles tendances de consommation, un accompagnement vers les organismes bancaires et autres, une présence au sein des organismes tels la CMA, le GAD, l’U2P, l’UNAPL… En somme, être visible pour défendre au mieux la profession. «La fédération joue un rôle également dans la communication. C’est-à-dire, mieux nous faire connaître, et nos produits, auprès des consommateurs, par des actions de promotion, des temps forts dans nos commerces», argumente Christian Nosal

Innover et investir

Autre pierre angulaire : la relève des bouchers charcutiers traiteurs. En d’autres mots : former des jeunes, via l’apprentissage en particulier, d’où est justement issu Christian Nosal. La branche recrute et permet à de bons éléments d’envisager des carrières intéressantes et évolutives. À partir d’un CAP, les passerelles de formation permettent de rejoindre des brevets professionnels, des brevets de maîtrise (conférant le titre de maître artisan). Mentions complémentaires et certificats de qualification professionnelle sont d’autres moyens de progression. «Nos artisans ont une fonction de conseil et de pédagogie auprès des clients, pour expliquer la traçabilité des produits, valoriser tout un savoir-faire local, expliquer nos prix. Cela est irremplaçable, comme la présence humaine. Nous parions sur l’efficacité de nos réseaux, comme les Relais Charcutiers en Lorraine», dit Christian Nosal. L’avenir ? Il le voit avec un optimisme teinté de pragmatisme : «Nos atouts sont de continuer à fabriquer de beaux et bons produits, en sachant innover et investir. Bien sûr, des points négatifs existent : les difficultés des centres-villes, la création de centres commerciaux, les réglementations nombreuses et fluctuantes, les charges salariales. Maintenant, il faut pérenniser nos métiers et les faire aimer de la jeune génération. Il est un autre facteur, essentiel, à mes yeux, c’est le bien-être animal. Nous nous y employons car c’est la clé pour des produits de haute qualité.» Entre tradition et innovation : le boucher charcutier traiteur artisanal fait actuellement sa mutation.