L’épopée des vins...

«De plus en plus de domaines viticoles montrent le respect de l’environnement», assure Gautier Maire, le pilote des Domaines et concepteur des Rencontres œnologiques.
«De plus en plus de domaines viticoles montrent le respect de l’environnement», assure Gautier Maire, le pilote des Domaines et concepteur des Rencontres œnologiques.

Chapitre 19 pour les Rencontres œnologiques de Pont-à-Mousson, organisées cette année du 25 au 27 octobre par le caviste nancéien Les Domaines au cœur de l’Abbaye des Prémontrés. Entre explosion de la biodynamie en passant par la mouvance des vins dits «nature», cette 19e édition dévoilera à l’instant T les différentes mouvances et tendances de l’univers viticole. Une cinquantaine de producteurs sont annoncés.

«La vallée du Rhône et le Languedoc-Roussillon ont aujourd’hui le vent en poupe ! Les Bordeaux sont en reconquête après une crise majeure. Les Bourgogne se reconsomment.» Quand Gautier Maire, le patron de l’entreprise Les Domaines à Nancy, égrène la cinquantaine de producteurs annoncés à l’occasion de la 19e édition de ses Rencontres œnologiques (du 25 au 27 octobre au cœur de l’Abbaye des Prémontrés), il vous dresse un baromètre à l’instant T de l’état de l’univers viticole hexagonal. Au fil du temps, les Rencontres œnologiques ont largement dépassé le «simple» événement de rencontres entre producteurs et consommateurs (aguerris et néophytes), elles s’affichent comme une prise de température de cette filière aujourd’hui trop souvent mise à mal. Les tendances bio d’hier sont devenues aujourd’hui une véritable marque de fabrique des producteurs allant encore plus loin avec la notion de vins HVE (Haute valeur environnementale). Le must demeure la biodynamie. Cette technique vise à intensifier la vie du sol et de la vigne afin qu’il y ait un meilleur échange entre la terre et la plante. L’an passé une douzaine de domaines viticoles estampillés biodynamie étaient présents. Cette année, ils devraient être encore un peu plus nombreux. «Ce n’est pas une tendance, c’est une philosophie, une approche. Quand un domaine passe en biodynamie, il peut espérer avoir toutes les cartes en main pour aboutir à la quintessence même du vin.»

Vins «nature»…

Si les jeunes vignerons possèdent cette approche, les domaines établis s’y mettent indéniablement. Le vin, son image, sa conception, sa consommation ont changé, évolué, suivi les mouvances sociétales allant parfois vers des voies qui peuvent paraître surprenantes. Les vins «nature» (sans souffre ajouté) en sont l’exemple typique. «Nous rentrons ce type de vins car il répond à une demande. Trois vins nature seront présents aux prochaines Rencontres. Le vin nature est une expérimentation avec une volonté de se rapprocher au plus proche de la terre. Les résultats peuvent parfois être surprenants aussi bien d’une façon positive que négative», constate le caviste. «Les fervents défenseurs de ce type de vin considèrent certaines caractéristiques comme des qualités tandis que des professionnels du vin comme nous voient plutôt un défaut. Il est tout de même bon de rappeler que la France est le pays où le taux de souffre dans le vin est le moins important.» Ce qui remet un peu les choses à leur place. «Le vin demeure un partage, une découverte. C’est l’ADN de nos rencontres ! L’idée est de provoquer un échange entre les viticulteurs et les amateurs de vins en enlevant le côté mercantile des salons professionnels.» Échanger, partager, découvrir ! Les trois journées de fin octobre devraient de nouveau remplir leur mission avec de «beaux flacons». Exemple typique : le Château l’Hospitalet La Clape 2017 de Gérard Bertrand qui a reçu le prix du meilleur vin du monde (dans la catégorie Grand Vin Rouge) à l’occasion de la dernière édition (en juillet dernier) du concours International Wine Challenge (IWC) à Londres.