L’eau, ce précieux or blanc

La qualité de l’espace fluvial, enjeu environnemental majeur.
La qualité de l’espace fluvial, enjeu environnemental majeur.

La qualité de l’espace fluvial, enjeu environnemental majeur.

Depuis deux décennies, la filière agricole régionale s’adapte avec inventivité à un nombre croissant d’interrogations et de réglementations liées à l’écologie. C’est le sens des opérations Agri-Mieux initiées par les chambres d’agriculture départementales. En Meurthe-et-Moselle près de 600 exploitations, toutes productions confondues, sont concernées. 

Les actions Ferti-Mieux puis AgriMieux ont été créées en 1992 pour insuffler des méthodes novatrices sur des zones sensibles aux pollutions diffuses agricoles, impulsées par l’Association nationale pour le développement agricole (ANDA) avant d’être ensuite gérées par l’Agence de l’eau RhinMeuse. Des relevés montrant des teneurs en nitrates dépassant parfois la norme de potabilité sur des captages d’eau potables ont enclenché les grandes manœuvres en Lorraine. Des secteurs ont été balisés sensibles comme Ruptde-Mad pour l’adjonction d’eau de la ville de Metz, le bassin du Madon pour Nancy-Métropole, Crusnes-Chiers, Esch-Plateau de Haye et Seille. Huit opérations sont actuellement en cours sous le label Agri-Mieux dont cinq en Meurthe-et-Moselle ce qui représente pour ce département quelque 2 000 agriculteurs et 25 % du million d’hectares de la surface agricole utile lorraine. Concrètement, la volonté est de fédérer une dynamique territoriale quant à une problématique majeure. On retrouve dans cette mutualisation des compétences, au sein de comités techniques et de pilotage, des agriculteurs, l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, les collectivités locales, les distributeurs d’eau, les techniciens de rivière et plus globalement ceux qui jouent un rôle sur l’échelle d’une eau propre à la consommation. Une pollution fluviale en régression Les chambres départementales d’agriculture dispensent un conseil collectif et adapté aux réalités des zones concernées. Ces opérations sont basées sur le volontariat, les exploitants peuvent suivre ou non les informations promulguées. Ils ont été ces dernières années sensibilisés aux pollutions ponctuelles ainsi qu’aux pollutions diffuses liées à l’utilisation des produits phytosanitaires et reçoivent régulièrement des notes conjoncturelles afin de leur expliquer les différents leviers dans la gestion de l’azote. Ces notes coïncident avec leurs interventions à réaliser dans les champs. Des bilans terrain et des journées d’animation sont régulièrement organisés sur des thématiques précises. Ces secteurs AgriMieux s’avèrent être des zones privilégiées pour la mise en place des expérimentations, permettant l’élaboration de références valorisées lors de rencontres. Les agriculteurs peuvent alors réellement se rendre compte de l’efficacité de ces nouvelles techniques tant sur le plan agronomique qu’économique. Avec un impact positif : les pratiques s’améliorent et la teneur en nitrates a chuté de 5 à 45 % selon les opérations. De même, la concentration en phytosanitaires a entamé une décrue encourageante.

laurent.siatka