Le mal de dos en ligne de mire dans le Grand Est

Le mal de dos en ligne de mire dans le Grand Est

Plus de quatre actifs sur cinq affirment souffrir de problèmes de dos pendant ou après le travail. Les lombalgies liées au travail représentent près de 20 % des sinistres enregistrés par le réseau de l’Assurance maladie dans le Grand Est. Histoire de faire face à ce véritable enjeu pour les entreprises les Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) Nord-Est et Alsace-Moselle et les CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) se mobilisent.

 Aide et soins à domicile. Transport et logistique. Commerce. Collecte des déchets et BTP ! C’est le palmarès des secteurs d’activité aujourd’hui où les cas de lombalgies sont les plus présents dans le Grand Est ! «Il y a encore quelques années, ce classement aurait été complètement différent. On remarque bien qu’avec l’arrivée de nouveaux secteurs d’activité et de métiers avec en première ligne l’aide et les soins à domicile, il est de plus en plus nécessaire de se préoccuper de cette problématique», assurent en cœur les représentants des Carsat Nord-Est et Alsace-Moselle à l’occasion de la présentation de la campagne nationale : «Mal de dos au travail : agissons ensemble pour la santé des salariés et des entreprises» début décembre à Nancy. «En 2017, 11 302 cas de lombalgies liées au travail ont été reconnus comme accidents du travail, accidents de trajet ou maladies professionnelles soit 19,04 % du total des sinistres de la région. Cela représente 791 056 de journées de travail perdues dans la région Grand Est à cause du mal de dos lié à des risques professionnels, soit l’équivalent de 3 714 emplois temps plein.» Les chiffres parlent d’eux-même, si on savait que le mal de dos était le mal du siècle, les conséquences pour les entreprises sont considérables.

Kit d’information

«Au niveau national, l’estimation des coûts annuels directs supportés par les entreprises dépasse le milliard d’euros, soit l’équivalent du coût des autres TMS (troubles musculosquelettiques).» Cela c’est uniquement pour la partie cotisation accidents du travail et maladies professionnelles. «Les coûts indirects sont difficiles à chiffrer. Ils intègrent la désorganisation des équipes, la baisse de productivité, les retards de production et malfaçons, la dégradation éventuelle du climat social et de l’image de l’entreprise au regard de l’augmentation du turn-over ou encore la dénomination des salariés.» À en croire l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), ces coûts indirects pourraient être dix fois supérieurs aux coûts directs. Le remède ? La prévention auprès des employeurs sur le sujet. «Nous encourageons les employeurs à mettre en place des démarches de prévention collectives et les orientons vers des solutions existantes à l’image du programme TMS-Pros de l’Assurance maladie (voir encadré). Il a vocation à donner les clés favorisant le maintien dans l’activité professionnelle (ou sa reprise rapide) à l’ensemble des acteurs concernés, y compris les professionnels de santé.» Histoire d’aller encore plus loin, les Carsat Nord-Est et Alsace-Moselle et les CPMA de la région mettent à disposition des employeurs un kit d’information composé d’outils pratiques (disponible sur le site : www.ameli.fr). Cela ne peut pas faire de mal.