L’Art et la manière en Lorraine

De Commercy à Nancy en passant par Metz et Épinal, les Journées européennes des métiers d’art ont battu leur plein du 5 au 7 avril. Avec près de 900 entreprises et 3 000 emplois directs en Lorraine, ce secteur s’affiche comme un moteur de développement régional véhiculant un retour aux fondamentaux sociétaux dans une économie qui marche aujourd’hui sur la tête.

Comme un peu partout en Lorraine, le château de Lunéville a accueilli l’édition 2013 des Journées européennes des métiers d’art.
Comme un peu partout en Lorraine, le château de Lunéville a accueilli l’édition 2013 des Journées européennes des métiers d’art.
Comme un peu partout en Lorraine, le château de Lunéville a accueilli l’édition 2013 des Journées européennes des métiers d’art.

Comme un peu partout en Lorraine, le château de Lunéville a accueilli l’édition 2013 des Journées européennes des métiers d’art.

L’intelligence de la main, le beau geste, le savoir-faire artisanal ! En Lorraine c’est ancré et bien connu (cependant pas encore assez reconnu), mais il reste à faire perdurer les traditions et surtout anticiper les évolutions. «Depuis plusieurs années, il existe une véritable politique régionale qui est mise en oeuvre pour soutenir le secteur des métiers d’art», assure le Conseil régional de Lorraine, pilote des Journées européennes des métiers d’art organisées un peu partout dans la région. De Nancy à Metz en passant par Lunéville, Verdun, Herveuville, Épinal ou encore Neufchâteau, près de trois cents manifestations étaient organisées pour faire découvrir ces métiers et tenter de créer des vocations chez les plus jeunes. «Cette manifestation nationale et européenne est une formidable opportunité de mieux faire connaître des professions pépinières de talents dans un contexte où le citoyen cherche aujourd’hui à faire évoluer son mode de consommation et à se réapproprier les valeurs de biens durables, de produits locaux de qualité et porteurs d’identité. Avec les métiers d’art, l’objet sort de l’anonymat, on sait qui l’a conçu mais aussi pourquoi on l’achète et à qui on le destine».

Lunéville : une place forte

Luthiers, vitraillistes, céramistes, ébénistes, bottiers, graveurs sur pierre, rentrayueurs et autres créateurs verriers s’affichent aujourd’hui comme des vecteurs d’une nouvelle conception de l’économie, disons plus raisonnée. Face à un «Made in China» conquérant hier, envahissant aujourd’hui et destructeur de toute fibre identitaire régionale demain, «l’objet issu des mains d’un artisan d’art véhicule des valeurs auxquelles le consommateur est plus attentif. Le circuit court, le contact humain et surtout l’authenticité.» Place forte de cette édition 2013 des Journées européennes des métiers d’art : le château de Lunéville. Le petit Versailles accueille d’ailleurs depuis le début de l’année une antenne du Cnam (Conservatoire national des arts et métiers). Son offre de formation, centrée sur le patrimoine et la culture, va monter progressivement en puissance pendant le courant de cette année. Les visiteurs du week-end dernier ont d’ailleurs pu découvrir les facettes lunévilloises du Conservatoire. Pôle économique indéniable et non plus simple «gadget» attractif pour touristes en goguette, les métiers d’art lorrains se doivent de renforcer leur manière de s’imposer dans une économie mondialisée à la dérive où le retour aux fondamentaux sociétaux s’affiche comme une des planches de salut.