L’agriculture cultive l’Europe

«Les agriculteurs sont attachés à l’Union européenne», assure Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA à l’occasion du congrès national de sa fédération la semaine dernière à Nancy.
«Les agriculteurs sont attachés à l’Union européenne», assure Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA à l’occasion du congrès national de sa fédération la semaine dernière à Nancy.

La FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) a tenu son congrès national à Nancy du 26 au 28 mars. Plus de mille congressistes étaient regroupés autour du thème générique de l’Europe, thème on ne peut plus d’actualité.

«Nous sommes attachés à l’Union européenne !» La phrase est de Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA et cela casse pas mal de stéréotypes et d’idées reçues pour un secteur agricole souvent considéré (à tort) comme opposé à l’Europe voire quasiment anti-européen. C’était le 27 mars dernier au cœur du centre de congrès Prouvé à Nancy à l’occasion du 73e congrès de la FNSEA juste après l’intervention de Michel Barnier, négociateur en chef pour l’Union européenne chargé de mener les négociations liées au Brexit. «Il nous faut retrouver une économie sociale, de marché et compétitive (…) Pour affronter tous les défis d’aujourd’hui, il vaut mieux être ensemble. Si nous ne sommes pas ensemble au niveau européen, nous sommes foutus face aux États-continents que sont les États-Unis, la Chine, l’Inde ou encore le Brésil», assure celui qui a été en son temps ministre de l’Agriculture. Applaudissements soutenus dans la salle.

En souffrance…

Quelques minutes auparavant, Luc Barbier, le président de la FDSEA de Meurthe-et-Moselle mentionnait que la PAC (politique agricole commune) «n’est pas adaptée à nos territoires.» Tout est loin d’être réglé et les agriculteurs entendent continuer à peser dans la construction européenne. C’était le thème générique du congrès. «Face à la montée des populismes, à la sortie du Royaume-Uni, il devient de plus en plus difficile de défendre une vision européenne. L’agriculture est directement concernée», assure Christiane Lambert. Europe mais également malaise de tout un secteur. «L’agriculture est aujourd’hui en souffrance d’un point de vue économique et suite à des choix politiques néfastes pour le secteur», assure Luc Barbier à la tribune. Didier Guillaume, le ministre d’Agriculture est venu à la rencontre des quelque 1 200 agriculteurs présents le 28 mars. Il a exposé les vues et actions gouvernementales, qui ont été écoutaient attentivement, reste à savoir si cela suffira pour répondre au malaise agricole actuel.