L’âge d’or du Palladium ?

Est-ce la fin de l’investissement dans l’or ? Si cette question est posée par beaucoup d’investisseurs dans le monde ap

Le m-tourisme est l'une de pierres angulaires de la révolution numérique du secteur touristique.
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Un essoufflement de la hausse de l’or…

Après avoir touché un plus haut à 1 920 dollars l’once, le métal jaune est repassé en dessous de 1 600 dollars (l’once) et semble avoir perdu de sa superbe. Les craintes de l’effondrement de la monnaie américaine ainsi que le fonctionnement à outrance des planches à billets dans le monde avaient amplement bénéficié au métal jaune. L’or, jouant un rôle de valeur refuge, avait ainsi été le premier bénéficiaire de la crise économique, le cours ayant été multiplié par six en dix ans. Or, avec la reprise économique en cours sur l’ensemble du globe (à l’exception de l’Europe) les moteurs de la hausse de l’or s’essoufflent, et cela d’autant plus, que la banque centrale américaine (la FED) envisage la fin de sa politique monétaire non conventionnelle « Quantitative Easing » et qu’en outre, l’Inde, l’un des principaux consommateurs d’or pour la bijouterie, ne cesse de remonter les taxes à l’importation ce qui pourrait pénaliser la demande. Au final, il semble maintenant que seul un retour de l’inflation permettrait de justifier le retour au premier plan de l’or. L’un des plus célèbres investisseurs dans le monde, Warren Buffet, a toujours considéré que le métal jaune avait deux énormes défauts : un usage limité et l’absence de rendement. Si son usage limité dans l’industrie a ainsi constitué l’une des forces de l’or pendant la crise, aujourd’hui, avec la reprise du cycle économique, il semble intéressant de se tourner vers d’autres pistes.

Une alternative : le palladium…

Ce métal précieux, utilisé en joaillerie et dans l’industrie automobile, revient en effet à des niveaux records ces dernières semaines, proches des 800 dollars l’once. Cette hausse s’explique d’abord par une forte reprise de la demande. En 2008, le palladium avait ainsi touché un point bas à 169 dollars (l’once) suite à la crise de l’industrie automobile, laquelle représente 50 % de la demande globale de palladium. En effet, le secteur automobile utilise le palladium pour les pots catalytiques, principalement pour les moteurs à essence, et la hausse des ventes automobiles aux États-Unis et en Chine (des marchés où les moteurs à essence sont rois) explique donc en partie le regain d’intérêt pour ce métal. Il profite de la forte demande chinoise dont les perspectives sont solides. La proportion est aujourd’hui seulement de huit voitures pour 1 000 habitants en Chine contre 745 voitures pour 1 000 habitants aux États-Unis, et l’on estime qu’il devrait y avoir globalement plus de voitures en Chine qu’aux États-Unis en 2020. De plus, les réflexions sur l’impact environnemental favorisent la demande de palladium. Le marché européen (jusqu’à présent plus consommateur de voitures au diesel utilisant des pots catalytiques au platine) évolue à l’instar du gouvernement français qui souhaite promouvoir les moteurs à essence moins polluants. En Chine, les alertes à la pollution devraient aboutir à durcir les normes sur les véhicules, lesquels représentent aujourd’hui 20 % de la pollution aux particules du pays. Ainsi, le 6 février dernier, le Conseil d’État Chinois a annoncé de nouveaux standards en terme d’émission de particules pour les véhicules, dès la fin 2013. Les États- Unis utilisent aujourd’hui 3,6g de palladium par véhicule contre 2,1g par véhicule en Chine. L’écart ne sera évidemment pas comblé en un jour, mais la tendance de long terme est là et ces éléments devraient provoquer une forte hausse de la demande d’ici la fin de la décennie…

Recherche du côté de l’offre

Mais la principale raison du changement du sentiment des investisseurs à l’égard du palladium est également à rechercher du côté de l’offre. En effet, le marché du palladium a connu de nombreuses années de surplus grâce aux stocks stratégiques russes. Cependant, cet environnement change fortement en 2013 avec l’épuisement de cette offre additionnelle et le marché du palladium devrait donc être en déficit cette année. En outre, la production des mines en Russie (principal producteur au monde) stagne depuis de nombreuses années. Si l’on ajoute les tensions en Afrique du Sud qui devraient provoquer la fermeture de capacités, le cocktail est explosif pour assister à une remontée des prix. Ainsi la dynamique du marché, tant du point de vue de la demande que celle de l’offre, milite pour une hausse des prix du palladium car il n’existe pas aujourd’hui d’alternative dans la fabrication des pots catalytiques. Le palladium semble donc une alternative pertinente vis-à-vis de l’or, comme en témoigne le lancement récent de plusieurs trackers (ETFExchange Traded Funds) sur cette thématique…