La relève de la menuiserie traditionnelle

Voilà un an, Charlélie Trotzier et Jean-Michel Glowacki ont ouvert à Maxéville l’entreprise CJM Menuiserie et Ébénisterie. L’aboutissement logique d’un parcours commun forgé aux valeurs de l’apprentissage.

En chêne ou en résineux, des réalisations de tradition artisanale.
En chêne ou en résineux, des réalisations de tradition artisanale.
Charlélie Trotzier et Jean-Michel Glowacki, les gérants de CJM Menuiserie et Ébénisterie.

Charlélie Trotzier et Jean-Michel Glowacki, les gérants de CJM Menuiserie et Ébénisterie.

Sur tant de parcelles de la terre de Lorraine, les métiers de la main recèlent décidément de bien beaux savoir-faire et de vraies personnalités. Du côté de Maxéville, sur le parc d’activités Lafayette, deux jeunes artisans se sont lancés il y a un an dans l’aventure de la création d’entreprise. Jean-Michel Glowacki et Charlélie Trotzier vous accueillent dans leurs locaux, vaste espace où atelier et bureaux sont fonctionnellement installés. À leurs premiers mots, on sent un réel allant communicatif. Jean-Michel Glowacki et Charlélie Trotzier sont menuisiers-ébénistes, âgés respectivement de 21 et 22 ans, tous deux passés par l’apprentissage entrepris dès leurs 15 ans. Ils le reconnaissent bien volontiers : «Nous avons été façonnés par de très bon maîtres qui nous ont appris à aimer ce métier.» Au terme de leur cursus, Charlélie Trotzier décroche un CAP de menuisier-ébéniste – il œuvrera aux côtés des Bâtiments de France – et Jean-Michel Glowacki deux CAP de fabricant de menuiserie mobilier et agencement et d’installateur menuisier. Le Brevet Professionnel de Menuisier parfait leur socle de formation. Les deux futurs entrepreneurs font connaissance au CFA de Pont-à-Mousson et trouvent rapidement des points d’accroche sur les suites à donner à leurs carrières. Leur credo : évoluer dans la menuiserie de tradition dans ses méthodes de fabrication. Nous sommes en 2013. Les deux compères sont bien décidés à monter leur propre affaire et se prennent en main.

«Nous sommes jeunes, nous pouvons bouger !»

En chêne ou en résineux, des réalisations de tradition artisanale.

En chêne ou en résineux, des réalisations de tradition artisanale.

De ces premières démarches, ils se souviennent : «Quand vous avez vingt ans et que vous allez voir les banquiers, cela passe ou ça casse. Nous avons su convaincre. Sans doute que notre métier qui porte de vraies valeurs y a contribué.» Suivent les démarches classiques : la recherche du statut adapté, le tunnel administratif à propos duquel tous deux notent «ce fut le plus dur, faire et refaire des papiers sans cesse…», la mise en orbite du projet avec la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de Meurthe-et-Moselle, les stages obligatoires, la recherche du local. C’est finalement en mars 2014 que CJM Menuiserie et Ébénisterie prend son envol. Son champ d’activités : les travaux intérieurs/extérieurs, la restauration, la conception, l’agencement, la pose. Particuliers, agences immobilières, cabinets d’architectes sont le cœur de clientèle de la jeune entité. La DRAC fait partie de leurs premières références. La zone d’action ? Jean-Michel Glowacki et Charlélie Trotzier la voient large : «Nos chantiers sont sur la Lorraine, mais nous pouvons nous déplacer sur la France entière et même au-delà. Récemment, nous avons effectué une opération en Suisse. Nous sommes jeunes ! Nous pouvons bouger !» Si leur âge peut parfois interroger leurs interlocuteurs, cela ne dure jamais très longtemps : les deux artisans allient professionnalisme et perfectionnisme. L’entreprise CJM s’inscrit dans la valorisation de l’outil de production de proximité. Elle collabore avec un quincaillier local et se fournit en bois de chêne ou résineux dans le massif vosgien. Les menuisiers affirment : «Nous partons d’abord de l’idée du client et faisons du sur-mesure. Notre travail de création n’a rien à voir avec le formatage que l’on voit ci et là. Nous ne cherchons pas à être à la mode mais le plus authentique possible. Nous croyons à ce que nous faisons. Plus tard, nous investirons dans du matériel plus imposant et changerons de locaux. Pour l’heure, cela nous correspond parfaitement.» À la rencontre du travail bien fait et partagé, aucun des deux ne regrette son expérience.