La meute mosellane est lancée

Un beau casting et un public nombreux. Les Premières rencontres de l’intelligence territoriale, organisées par la CCIT

«Il faut une solidarité forte entre tous les acteurs de l’économie. Cela ne se décrète pas. Elle se crée et se relance tous les jours» a souligné Anne Lauvergeon, ancienne présidente d’Areva.
«Il faut une solidarité forte entre tous les acteurs de l’économie. Cela ne se décrète pas. Elle se crée et se relance tous les jours» a souligné Anne Lauvergeon, ancienne présidente d’Areva.
«Il faut une solidarité forte entre tous les acteurs de l’économie. Cela ne se décrète pas. Elle se crée et se relance tous les jours» a souligné Anne Lauvergeon, ancienne présidente d’Areva.

«Il faut une solidarité forte entre tous les acteurs de l’économie. Cela ne se décrète pas. Elle se crée et se relance tous les jours» a souligné Anne Lauvergeon, ancienne présidente d’Areva.

L’économiste Jacques Attali, l’ancienne dirigeante d’Areva Anne Lauvergeon, la députée européenne Corinne Lepage, le professeur et consultant Jean-Marc Jancovici… Belle brochette d’experts en économie que celle réunie par la Chambre de commerce et d’industrie territoriale de la Moselle (CCIT 57), le 26 novembre à l’Arsenal à Metz, à l’occasion du lancement de sa stratégie visant à définir des axes opérationnels pour le développement économique du territoire. Une première étape consacrée à faire un petit tour d’horizon de l’économie. Et comme le diagnostic pour la France, et pour la Moselle, n’est guère folichon, chacun s’est attaché à délivrer quelques clés pour relancer la machine. Car le pays ne manque pas d’atouts. La liste est connue: sa démographie, ses universités, ses grandes entreprises leaders mondiaux dans l’eau, le coût de l’énergie… Mais la France affiche également de sacrées faiblesses qu’il est temps de gommer. Et Jacques Attali de regretter que les négociations actuellement menées entre syndicats et patronnat en matière d’emploi (flexibilité et sécurité) passent, selon lui, à côté de l’essentiel, de l’«enjeu», en l’occurrence la formation continue qui participe à «la mobilité sociale et géographique». Autre dossier urgent: le mille-feuilles administratif. «Il faut moins de régions (mais des régions plus importantes) et plus du tout de départements», affirme l’économiste. Toujours au registre des lacunes, Anne Lauvergeon a quant à elle pointé les «faiblesses de l’industrie dont on (le gouvernement, les décideurs…) a perdu le “sens” pour entrer dans un monde post-moderne». Conséquences : 700.000 emplois ont été perdus depuis 12 ans. «L’industrie n’a pas su attirer les compétences, opérer une montée en gamme suffisante de ses produits et ne s’est pas montrée assez innovante», a précisé Anne Lauvergeon qui plaide pour un nouveau pacte industriel, notamment en Lorraine qui bénéficie d’une culture en la matière.

Foi en l’avenir

Mais au-delà de définir un cap, les différents interlocuteurs ont insisté sur la nécessité de se prendre en main et de se montrer proactif. L’ancienne présidente d’Areva invite l’ensemble des acteurs concernés (chefs d’entreprise, industriels, PME, Etat, Région, universités…) à «chasser en meute». Une approche que partage Jacques Attali qui invite les décideurs à mener une réflexion sur la Lorraine en 2025 avant de préciser aussi qu’il «faudra compter sur soi-même pour obtenir des ressources de Paris ou Bruxelles. Il faut avoir foi en votre avenir». Certes, cet appel à la mobilisation des forces vives ne «mange pas de pain» et le même discours pourrait être tenu en Bourgogne ou au coeur de la région Paca. Mais il n’est certainement pas inutile de s’attacher à (re)mobiliser à l’heure où la crise fait que bon nombre de dirigeants se démènent pour conserver la tête hors de l’eau. Avec ce rendez-vous qui a attiré un grand nombre de décideurs et de chefs d’entreprise, nul doute que l’ambition de la CCIT 57 était précisément d’impulser une dynamique. Reste maintenant à passer du discours aux actes afin que la «meute mosellane» ne tourne pas en rond et ne passe pas… du show au froid.