Nucléaire

La filière à la recherche active de compétences

Opération mobilisation et séduction le 9 mars dernier au centre des congrès Prouvé de Nancy à l’occasion de la semaine des métiers du nucléaire. Le plan stratégique étatique du prolongement et du développement du parc nucléaire entraîne la filière à faire face à un besoin considérable en termes de recrutement à tous les niveaux. Reste à attirer vers ces métiers.


Le 9 mars, une Journée des métiers du nucléaire en Grand Est était organisée dans le cadre de la semaine des métiers du nucléaire. © L’œil créatif.
Le 9 mars, une Journée des métiers du nucléaire en Grand Est était organisée dans le cadre de la semaine des métiers du nucléaire. © L’œil créatif.

Entre 10 000 et 15 000 personnes par an pendant les dix prochaines années ! C’est le besoin annoncé de la filière nucléaire à l’occasion de la journée des métiers du nucléaire en Grand Est (le 9 mars dernier au centre de congrès Prouvé de Nancy, l’événement entrant dans le cadre de la semaine des métiers du nucléaire coorganisée par Pôle emploi et l’Université des métiers du nucléaire). «Les enjeux de compétences auxquels la filière, et le Groupe EDF en fait partie, va être confrontée sont tels qu’ils nécessitent la mobilisation de tous. En France, 10 à 15 000 emplois nouveaux par an vont ainsi être nécessaires sur les dix prochaines années. Cette journée a été la première étape d’un dispositif que nous allons coconstruire avec notre partenaire. C’est en travaillant de concert avec tous les acteurs de la formation, de l’orientation, de l’insertion et de l’emploi du Grand Est que nous serons en capacité de mener à bien nos projets industriels ambitieux, au service de la transition énergétique et la décarbonisation de l’industrie», assure Jean-Michel Deveza, directeur à l’action régionale Grand Est d’EDF. La feuille de route du mix-énergétique souhaitée à l’horizon 2050 avec 50 % d’énergies renouvelables et 50 % de nucléaire pour atteindre le fameux zéro carbone, s’affiche comme la boussole du secteur.

Prolonger et développer le parc

Le plan stratégique étatique vise à prolonger le parc nucléaire actuel et le développement du nouveau nucléaire avec la construction de six nouveaux réacteurs de type EPR2 (d’ici 2035-2050) et huit autres possibles (le programme annuel de l’énergie de cet été devrait permettre d’en savoir plus). Le Grand Est pourrait accueillir la construction de la deuxième vague de nouveaux réacteurs. Ces réacteurs sortiraient de terre sur les sites déjà existant du parc. La région possède aujourd’hui 3 CNPE (centrale nucléaire de production d’électricité) et huit réacteurs : Cattenom (4 réacteurs), Chooz (2 réacteurs) et Nogent-sur-Seine (2 réacteurs) pour une puissance installée de 10 800 MW. L’an passé, la région a produit près de 14 % de la production nucléaire nationale soit 38,5 TWh. C’est ce développement XXL qui aujourd’hui entraîne cette mobilisation générale pour pouvoir faire face à ces enjeux. En avril 2021, la filière a créé l’Université des métiers du nucléaire. «Fédérer l’ensemble des acteurs régionaux aux services des enjeux de formation et le recrutement de la filière est l’une de nos missions essentielles. Il nous faut préparer les compétences nécessaires pour aujourd’hui et demain», assure Hélène Badia, présidente de l’Université des métiers du nucléaire. La filière entend recruter à tous les niveaux de qualification, du CAP au Bac + 5. L’écosystème de la formation, dont les onze Campus des Métiers et des Qualifications (CMQ), apparaît aujourd’hui en ordre de marche pour faire face à ces besoins en compétences importants. Dans le chapitre ENR (Énergies renouvelables), la donne est sensiblement la même. Le plan stratégique de l’État entend multiplié par trois ans les projets ENR. Reste à trouver les bras...

Six nouveaux réacteurs de type EPR2 en vue dont les premiers devraient sortir de terre en 2035 et une seconde vague possible de huit autres après 2050. La région pourrait accueillir un ou plusieurs EPR de cette seconde vague. «La région s’est portée candidate pour en accueillir. Les EPR sont toujours construits par paire et sur des sites déjà existants. Nogent-sur-Seine ou encore Cattenom pourrait être dans la course», assure Jean-Michel Deveza, directeur à l’action régionale Grand Est d’EDF.