Banques

La BPALC affiche sa solidité

Avec un produit net bancaire (le CA des banquiers), de 626 M€ et un résultat net d’exploitation de 162 M€ l’an passé, la Banque populaire Alsace Lorraine Champagne (groupe BPCE) affiche une performance financière quasi historique. 2023 devrait être tout autre mais l’organisme bancaire assure afficher une farouche solidité.

Dominique Garnier, directeur général et Thierry Cahn, président du Conseil d’administration de la BPALC viennent de présenter des résultats historiques pour l’an passé. © BPALC
Dominique Garnier, directeur général et Thierry Cahn, président du Conseil d’administration de la BPALC viennent de présenter des résultats historiques pour l’an passé. © BPALC

«2022 a été un excellent cru financier, c’est historique ! 2023 sera différent, c’est certain d’où l’intérêt d’avoir des réserves et d’afficher une bonne solidité.» Avec un ratio de solvabilité annoncé à 19,7 % (soit près du double de l’exigence réglementaire fixée à 10,5 %), Dominique Garnier, le directeur général de la Banque Populaire Alsace Champagne (BPALC) affiche une certaine sérénité le 4 mai dernier à Reims à l’occasion de la conférence de presse de présentation des résultats de la banque coopérative avant l’assemblée générale des sociétaires. Le produit net bancaire de cette entité du groupe BPCE affiche les 626 M€ en augmentation de + 4,4 %, «porté notamment par les commissions (+ 11 % par rapport à 2021)», un résultat net d’exploitation de 162 M€ (+ 8,3 % par rapport à 2021). Le résultat net part du groupe atteint les 135 M€ (+ 10,2 %). Des niveaux historiques et ce malgré un contexte général délicat. «L’année 2022 reste dans les annales, marquée par le retour en force de l’inflation (6 % en décembre dernier) et par voie de conséquence par la brutalité sans précédent de la hausse fulgurante des taux (taux réglementés et taux de marché). Ce qui signifie que le coût de la collecte et le coût des refinancements se sont retrouvés dès le début de 2022 à être durablement supérieures au prix des crédits dont l’augmentation ne peut être que progressive, d’autant plus pour ce qui est des crédits immobiliers encadré par l’usure.»

Forte croissance au 1er semestre 2022

Les chiffres quasi-record enregistrés par l’organisme bancaire sont essentiellement le fruit du premier semestre. Exemple typique avec les encours de crédits affichant les quelque 28 240 M€ (1 194 M€ pour les crédits à la consommation en hausse annuelle de + 0,8 %, 17 497 M€ pour les crédits à l’habitat en hausse de + 4,3 %, 7 994 M€ pour les crédits équipements et crédit-bail en hausse de + 8,1 % et les Prêts garantis par l’État de 1 106 en baisse de - 18,5%). «Au total, les encours de crédits à la clientèle ont progressé de + 4 %. Caractérisé par une production encore très importante, le premier semestre représente 75 % de la croissance annuelle constatée. Le second semestre a vu une croissance plus mesurée afin de s’ajuster au niveau de la collecte.» Au niveau des PGE (Prêts garantis par l’État) en baisse de - 18,5 %, «c’est la preuve que le remboursement de ces prêts s’opère progressivement mais certains dossiers passent aujourd’hui en contentieux.» Ces tendances positives semblent avoir débuté à s’inverser. «Au premier trimestre de cette année, le résultat net du groupe BPCE est en baisse de 29 %», assure Thierry Cahn, le président du Conseil d’administration de la BPALC. «Les résultats sont moins importants mais la solidité de la banque est présente pour faire face, c’est le fruit d’une conjoncture qui a commencé en septembre 2022.» 2023 sera bien différente, c’est une quasi-certitude.

Crédits d’équipements au ralenti 
Hausse de + 8,1 % des crédits d’équipement en 2022 avec 7 994 M€ annoncé ! Si le premier semestre de l’an passé a vu une belle progression des investissements des entreprises, la tendance semble aujourd’hui littéralement s’inverser. «Nous commençons à sentir depuis le début de l’année un ralentissement sur l’investissement des entreprises», assure Dominique Garnier, le directeur général de la BPALC.