Industrie du futur : les PME en retard

Industrie du futur : les PME en retard

L’industrie du futur ! Une grande cause régionale, le Grand Est s’affiche comme étant plus que dans la course voire même l’une des régions les plus avancées sur le sujet, et nationale depuis les prémices de 2015 avec le projet : «Industrie du Futur.» Reste que derrière cette dénomination et la volonté affichée de numériser les entreprises manufacturières demeurent toujours certaines incertitudes et inquiétudes. Les grandes entreprises ont déjà franchi le cap mais les PME accusent un certain retard en la matière à en croire l’enquête publiée par la Direction générale des entreprises (DGE) mi-décembre.

 

«Avec la numérisation des entreprises manufacturières, l’industrie du futur prend forme», dixit la Direction générale des entreprises (DGE) dans sa dernière édition (parue le 18 décembre) de ses études économiques. «L’industrie est engagée dans la numérisation de ses outils et de ses procédés de production, bien que celle-ci concerne davantage les grandes entreprises que les PME.» Le constat est établi ! La fameuse industrie du futur tant prônée notamment dans notre région Grand Est commence, timidement, à devenir une réalité. «L’arrivée d’outils numériques dans l’industrie permet de réaliser des gains de productivité importants. Cela représente aussi un défi pour les entreprises qui doivent réorganiser la chaîne de production afin d’exploiter le flux d’information nouvellement créé.» La donne n’est pas nouvelle et dans les pratiques les choses apparaissent très délicates à mettre en œuvre et principalement dans les PME. «Comme dans le reste de l’Europe, il existe de grosses différences entre les grandes entreprises et les PME dans l’adoption des technologies du numérique», souligne la DGE. «Si les grandes entreprises ont réalisé leur transition et sont parmi les plus utilisatrices des nouvelles technologies, les PME accusent un retard important en la matière.»

 

Soutien à l’investissement dans les PME

 

Histoire de faire face à cette donne et de tenter de combler le retard dans la grande majorité des composants du tissu économique national, le gouvernement a annoncé en septembre dernier la mise en place d’un dispositif de soutien à l’investissement des PME pour les dépenses de robotisation et de transformation numérique. «Il permet de réduire jusqu’à 11 % des coûts d’achat des équipements grâce à un mécanisme de suramortissement», assure le ministère de l’Économie et des Finances. Reste que ces différents programmes d’accompagnement semblent avoir encore un peu de mal à toucher, voire sensibiliser, les PME à cette nécessaire transition numérique et digitale. En octobre dernier, le gouvernement en partenariat avec l’institution Régions de France a lancé le programme France Num visant à accélérer la transformation numérique des TPE-PME. «L’objectif est de leur permettre d’entamer leur transformation numérique d’ici trois ans.» Une transformation jugée vitale qui entraîne également un besoin d’embauche de spécialistes du numérique au sein de cette typologie d’entreprises. Des embauches, qui selon la DGE, demeurent encore trop peu répandues dans les PME aujourd’hui.