face à la grogne des indépendants

À l’appel du collectif «Les Pendus», les travailleurs indépendants ont battu le pavé parisien le 9 mars pour dénoncer les dysfonctionnements du RSI (Régime social des indépendants) et l’asphyxie administrative qui plombe leur activité. Bon nombre de lorrains sont montés à la capitale pour participer à ce mouvement de grogne. Dans la région, plusieurs manifestations avaient déjà eu lieu les mois derniers devant le siège lorrain du RSI à Nancy. Face à cette situation plus que délicate, Lionel Koenig, le directeur par intérim du RSI Lorraine (et également directeur du RSI Alsace) affirme que si des dysfonctionnements ont bien existé, ce temps est aujourd’hui révolu, et que le procès à charge fait à son organisme est injustifié.

face à la grogne des indépendants
«Il est toujours possible de demander un échelonnement du règlement des cotisations», assure Lionel Koenig, le directeur par intérim du RSI Lorraine.

«Il est toujours possible de demander un échelonnement du règlement des cotisations», assure Lionel Koenig, le directeur par intérim du RSI Lorraine.

Erreur de calcul, inscriptions non prises en compte, pénalités de retard sans justification, inscriptions erronées, poursuites judiciaires sans motif… la liste des mécontentements est longue de la part des travailleurs indépendants envers leur organisme d’affiliation, le RSI (régime social des indépendants). La semaine dernière, ils étaient nombreux, notamment à l’appel du collectif «Les Pendus», à faire entendre leur colère dans les rues de la capitale où une délégation de Lorrains était d’ailleurs présente. Dans son bureau nancéien au siège du RSI Lorraine le 9 mars, jour de la manifestation, Lionel Koenig, son directeur par intérim (et directeur du RSI Alsace) sort d’un conseil d’administration et affirme «comprendre le malaise et la colère, principalement dus à la conjoncture du moment» mais il maintient «que le procès qui est fait aujourd’hui au RSI est injustifié».

Accueil téléphonique réintégré…

Des dysfonctionnements «il y en a eu, c’est certain dans le passé lors de la mise en place, notamment, de l’Interlocuteur social unique. Cela a été un vaste chantier mais aujourd’hui, en particulier en Lorraine, les dysfonctionnements n’existent plus.» Pas sûr que les affiliés au RSI entendent la chose de la même façon surtout quand des poursuites judiciaires pointent le bout de leur nez lors de non-paiement des cotisations. «Nous ne sommes pas là pour enfoncer le chef d’entreprise, c’est tout le contraire. Il y a toujours la possibilité de redemander le calcul des cotisations et de solliciter un échelonnement des règlements.» Au niveau national, Lionel Koenig affirme que le RSI a accordé l’an passé près de 300 000 délais de paiement. Sur le point critique des non-réponses de la part des assurés en matière de contentieux et surtout d’un accueil téléphonique jugé plus qu’aléatoire du fait, notamment, du passage par un prestataire extérieur, le directeur du RSI Lorraine annonce que «l’accueil téléphonique va être entièrement ré-internaliser et que nous allons reprendre la totalité de l’accueil téléphonique en interne.» De quoi rassurer les différents affiliés… pas si sûr !

Régionalisation XXL

Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne, Franche-Comté et Bourgogne ! La régionalisation est également en marche du côté du RSI mais en version XXL. «C’est une super grande région qui se profile», assure Lionel Koenig, le directeur pour l’Alsace du RSI et par intérim pour la Lorraine. Un intérim lorrain qui devrait donc durer. D’après Lionel Koenig, la version super Grand Est du RSI devrait être juridiquement établie à partir de 2019. Un peu moins de quatre ans pour mettre tout en œuvre… en espérant que cela n’entraîne pas de nouveaux dysfonctionnements.