Du coopératif à l’état pur

Du coopératif à l’état pur

Épicerie aujourd’hui avec son récent libre-service créé fin avril, structure coopérative d’ici l’été et supermarché demain à l’horizon 2019, la Grande Épicerie Générale de Nancy, action collaborative et coopérative version consommateur lancée en mars 2016, monte en puissance et entend s’afficher comme une nouvelle approche de la consommation version citoyen responsable.

Dans les rayons, on trouve de tout ou presque (du local autant que faire se peut) et même dorénavant des produits frais ! Du côté du 61 rue Saint-Nicolas à Nancy, le libre-service de la Grande Épicerie Générale de Nancy vient tout juste d’ouvrir le week-end du 21 avril. «C’est une étape importante pour nous car elle concrétise réellement notre ambition. La prochaine grande étape sera notre passage cet été en réelle société coopérative avant l’ouverture à l’horizon 2019 d’un véritable supermarché à Nancy ou dans sa proche agglomération», explique Charles Thomassin, le président de l’association. Créée en mars 2006, cette action collaborative et coopérative vise à mettre en œuvre une nouvelle approche de la consommation beaucoup plus citoyenne (voire engagée) que celle de la grande distribution. «Tout est parti d’un constat. En réponse aux enjeux écologiques, économiques et sociaux, de nombreuses initiatives citoyennes naissent et se développent autour de nous. Elles ont en commun de proposer des alternatives crédibles et durables à des modèles qui se montrent à bout de souffle. La grande distribution fait partie de ces modèles. Après avoir permis dans les années soixante-dix, la réduction des prix pour les acheteurs, elle perd aujourd’hui le consommateur au milieu de milliers de références le rendant incertain sur la qualité des produits qu’il achète. De l’autre côté les agriculteurs et les petits producteurs ont de plus en plus de mal à vivre correctement de leur travail», assurait en octobre dernier une des adhérentes dans nos colonnes (voir notre n°1831 du 2 octobre 2017) lors du lancement d’une campagne de financement participatif. Le constat n’a pas changé et les convictions semblent s’être même renforcées.

Citoyen à but non lucratif

«Chaque coopérateur a accès à des produits de qualité, à prix juste, en contrepartie de quoi il doit participer activement à hauteur de trois heures par mois à la gestion du supermarché. C’est un projet de supermarché citoyen à but non lucratif», continue Charles Thomassin. Plus de deux cent cinquante coopérateurs (adhérents) sont aujourd’hui présents au sein de l’association qui devrait donc prochainement passer sous le statut de coopérative. «Nous avons besoin d’un seuil de six cents adhérents pour nous lancer en coopérative. Un statut nécessaire pour que notre concept monte réellement en puissance», assure Stéphane Malecki, le trésorier de l’association. Étape ultime : la création en vue à l’horizon 2019 d’un véritable supermarché collaboratif «pour cela nous devons atteindre les deux mille adhérents pour que le projet propose une offre satisfaisante s’étendant à plusieurs milliers de références.» Un objectif plus que réalisable, il est même fortement souhaitable pour obtenir sur Nancy et son agglomération une véritable alternative gérée en matière de consommation de denrées alimentaires et autres. «Nous sommes à la recherche active d’un local de 400 à 900 m² à Nancy ou dans son agglomération, proche d’une ligne de bus avec facilité de parking et accès aux personnes à mobilité réduite.» Rendez-vous dans quelques mois…