Dronavia prend son envol

L’équipe Dronavia dans ses nouveaux locaux vosgiens.
L’équipe Dronavia dans ses nouveaux locaux vosgiens.

Initiée sous forme de start-up en 2015, Dronavia prend le virage d’une entreprise classique, dans sa forme et ses évolutions. Son credo : concevoir et fabriquer des accessoires et systèmes de sécurité pour drones, commercialiser des parachutes et modules coupe-circuits. Dronavia vient de quitter ses locaux de l’aéroport Nancy-Essey pour s’installer à Remiremont. Les projets ne manquent pas.    

En juillet dernier, pendant que des millions de Français s’extasiaient à apprécier les prouesses athlétiques des coureurs du Tour de France, les vues de nos beaux paysages agrémentaient les reportages sur le petit écran. Ce souvent par drone. Cette technologie de pointe est devenue un classique des retransmissions télévisuelles, présentant là un vecteur de valorisation touristique appréciable pour les territoires. Des prises de vue sécurisées par des parachutes IDRsys, une application créée par une entreprise 100 % lorraine : Dronavia. Ludovic Pelletey, son président et responsable R&D, revient sur sa genèse. L’ingénieur, spécialiste en maintenance et sûreté des systèmes, sorti de l’ESSTIN, a tenté un pari s’avérant gagnant : «Dronavia a été lancée sur un marché de niche, sur une base de recherche et de développement. Notre créneau, dès le départ, cela a été de générer des solutions pour des drones sécurisés, fiables et sans risques.» L’activité de Dronavia trouve ancrage en 2015 dans des locaux situés à l’aéroport de Nancy-Essey. Le premier produit phare, devenu depuis sa marque de fabrique : des parachutes pour drone. Développés 100 % en interne. Actuellement l’un des meilleurs systèmes dans le genre sur le marché français et commercialisé sous le marque IDRsys, homologué par la Direction générale de l’aviation civile, laquelle, rattachée au ministère de la Transition écologique et solidaire, a pour mission de garantir la sécurité et la sûreté du transport aérien. Pour Dronavia, le second tournant se situe deux ans après la mise en orbite de la start-up. Ludovic Pelletey y revient : «En 2017, nous avons complété notre gamme avec des modules coupe-circuits pour les drones. Ces boutons d’arrêt d’urgence 2.0 sont conçus en conformité avec la réglementation française et la DGAC (Direction générale de l’Aviation civile).»

Nouveau cap dans les Vosges

Le réseau de clientèle de Dronavia est constitué à 70 % de revendeurs situés sur le sol hexagonal, lesquels ensuite intéressent des entités touchant à l’audiovisuel, les médias, l’industrie, la sécurité… Les potentialités du drone laissent beaucoup de champ du possible. Dronavia intervient dans la conception assistée par ordinateur et la conception de cartes électroniques, externalisant ses usinages, pièces et prototypes, auprès d’un réseau de PME françaises pour la réalisation de l’usinage aluminium, moulages, matériaux à mémoire de forme, frittage 3D… Le montage d’un système Dronavia se réalise dans son atelier certifié. Posée sur des fondations solides, elle regarde avec une ambition raisonnée son avenir. «Étoffer notre équipe, explorer de nouveaux marchés, lancer d’autres produits innovants, regarder à l’export», liste Ludovic Pelletey. Dans sa croissance, Dronavia n’est déjà plus une start-up mais bien une entreprise, pas tout à fait lambda, compte tenu de sa spécificité. Signe majeur de cette évolution, son récent déménagement dans les Vosges, désormais installée dans une vaste bâtisse de caractère, à deux pas du centre et de la gare de Remiremont. Précurseuse dans son domaine, Dronavia trace sa voie, avec une trajectoire prometteuse.

Un marché porteur

Tous les analystes scrutant avec attention l’évolution du drone convergent vers le même diagnostic : sa progression est exponentielle. En 2020, le marché mondial devrait atteindre 11,2 milliards de dollars selon le cabinet Gartner. En France, 7 000 entreprises, à diverses échelles d’intervention, sont recensées sur ce secteur avec un chiffre d’affaires estimé entre 100 et 150 millions d’euros.