Des PME moins fragilisées mais prudentes

Les PME et TPE restent prudentes en matière
d’investissement.
Les PME et TPE restent prudentes en matière d’investissement.

Au cours de ce troisième trimestre, la trésorerie des TPE et PME a enregistré une nette amélioration, tandis que l’investissement a connu un léger ralentissement. La période reste également  marquée par des difficultés prégnantes de recrutement.

La situation financière des entreprises s’améliore, selon le dernier baromètre trimestriel  TPE/PME de Bpifrance Le Lab et l’institut d’études économiques Rexecode, publié le 12 septembre. Interrogées dans ce cadre, les entreprises signalent le redressement de leur trésorerie entre juillet et septembre. Le solde d’opinions relatif à ce sujet a, en effet,  gagné dix points par rapport au trimestre précédent (+ 2 %, après – 8 %). Ce résultat positif s’explique par la transformation du Crédit d’impôt compétitivité et emploi (CICE) en allégement de charges patronales. La mesure a engendré un apport de trésorerie pour les structures. Les délais de paiement des clients et de règlement des fournisseurs ont enregistré, pour leur part, une légère augmentation.

Des projets d’investissement revus à la baisse

Pour autant, les PME et TPE restent prudentes en matière d’investissement : leurs intentions s’affichent en repli par rapport à la même période de l’année précédente (+ 6 %, après + 8 %). Au troisième trimestre, 57 % des chefs d’entreprise interrogés envisageaient d’investir cette année. Relativement élevé, ce résultat demeure toutefois inférieur à celui réalisé entre avril et juin (59 %). La majorité des dépenses d’investissement prévues sont dédiées au renouvellement et/ou à la modernisation des installations ou même des équipements, précise l’étude. En revanche, 29 % des dirigeants d’entreprises comptent investir dans de nouvelles implantations au cours de la période, contre 24 % il y a trois mois et seulement 18 % à la même époque de l’an passé. Et la part de l’investissement consacré à l’environnement (économies d’énergie, recyclage…) progresse de six points, sur ce troisième trimestre (26 % des répondants). Les entreprises bénéficient d’une plus grande facilité d’accès au crédit grâce à la simplicité des conditions et au niveau très bas des taux d’intérêts. En conséquence, seulement 15 % des entreprises interrogées ont été confrontées à des problèmes pour assurer le financement de leurs projets d’investissement.

Les difficultés de recrutement, frein au développement

Autre enseignement du baromètre, malgré un taux de chômage élevé, les PME font toujours état de grandes difficultés pour recruter les profils qu’elles recherchent. En particulier, dans la construction nettement impactée, avec la moitié des PME concernées pour ce secteur. Ce problème, qui résulte le plus souvent d’un décalage entre les niveaux de qualification et les compétences recherchées, constitue le principal frein à la croissance de l’activité des structures : il a été relevé comme tel par près de six chefs d’entreprise sur dix, soit une hausse de 2 % par rapport au trimestre précédent, loin devant la concurrence (41 %) ou les variations à la baisse de la demande (26 %).

Climat des affaires : légère amélioration, en septembre

La croissance française résiste, malgré les nombreuses incertitudes à l’international, et les patrons gardent le moral. Selon l’Insee, le climat des affaires s’est légèrement amélioré en septembre. L’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des dirigeants des établissements des principaux secteurs d’activité marchands progresse d’un point. Celui-ci se situe à 106 points, après 105 au mois d’août. Dans le détail, le climat des affaires a enregistré un rebond de 4 points dans le commerce de détail et gagné un point dans le secteur des services, mais aussi le bâtiment. En revanche, les anticipations se dégradent légèrement au niveau de l’industrie manufacturière (- 1 point). Cependant, l’indicateur  dépasse encore sa moyenne de longue durée (100), dans tous ces secteurs, note l’Institut de la statistique.
De même, l’opinion des dirigeants en matière d’emploi a affiché un léger mieux par rapport au mois précédent : l’indice se situe à 106 points, au-dessus de sa moyenne longue période.