Dans la courseaux Trophées de l’Installation

Y a pas que le Bourgogne, le Bordeaux et l’Alsace dans l’univers cossu de la viticulture ! Foi de Lorrain, les Côtes de Toul méritent bien leur place sur un livre de cave digne de ce nom. Depuis l’obtention de l’AOC en 1998, les vins du Toulois (tout comme leurs homologues de Moselle et de Meuse) bataillent ferme pour trouver leur place dans la cour des pseudos élites des vins de France. Souvent boudés par les critiques gastronomiques et autres plumes avisées et avinées des magazines franciliens fleurant bon le parisianisme bedonnant et bétonneux, ils commencent (encore légèrement) à avoir la part belle de certaines revues spécialisées dédiées aux professionnels du monde viticole. Face à cette adversité de la reconnaissance du travail bien fait mené depuis une dizaine d’années pour faire remonter la pente des coteaux du Toulois, rien de tel que l’offensive (marketing naturellement) mais également communicative. Exemple typique chez les frères Lelièvre, David et Vincent, qui se trouvent aujourd’hui dans le peloton de tête des douze meilleurs dossiers (sur 228), catégorie Viticulture, en course pour les Trophées de l’Installation (concours organisé par le groupe de presse spécialisée ATC en partenariat avec le ministère de l’Agriculture, FranceAgriMer, Vigne et Vin TV ou encore le figaro.fr. Ces trophées mettent en avant les modèles économiques agricoles innovants et respectueux de l’environnement). «Nous sommes aujourd’hui dans la dernière ligne droite et c’est dorénavant aux internautes, et notamment aux Lorrains, de voter pour notre exploitation histoire que la région soit en bonne place dans ce concours», explique David Lelièvre. Sur le www.trophees-installation.com, l’internaute peut prendre connaissance des différents viticulteurs en compétition.

Agent commercial embauché

«Au-delà de ce concours, c’est surtout pour nous un moyen de faire prendre conscience que les vins du Toulois, et par extension de la région, ont leur place aujourd’hui dans l’univers viticole.» Un combat déjà mené auparavant par le grand-père Jean et le père Roland et aujourd’hui repris par la fratrie et qui commence à porter ses fruits. Une vingtaine d’hectares composent aujourd’hui l’exploitation Lelièvre où Pinot Noir et Pinot Gris côtoient Gamay et autre Auxerrois le tout avec une technique viticole basée notamment sur une approche environnementale (qui pourrait d’ailleurs faire la différence au niveau des Trophées de l’Installation). 60 % de la production sont vendus aux particuliers et aux professionnels de la restauration et autres cavistes. 15 % partent à l’exportation (Angleterre, Suisse, Pologne, Espagne ou encore Japon). «Nous avons actuellement des pistes avec le Mexique et les Etats- Unis», précise David Lelièvre. Comme nul n’est prophète en son pays, toucher les restaurateurs lorrains demeure toujours dans la stratégie du Domaine. Histoire de pallier ce manque, Sophie, un agent commercial (avec quinze ans de vins au compteur), vient d’être embauchée. «Elle possède une bonne connaissance en la matière. Elle a travaillé aux Etats-Unis, en Allemagne et elle est aujourd’hui de retour en Lorraine.» Une nouvelle force de frappe histoire de booster un peu plus la percée des vins du Toulois.