Coccifil s’est envolée

Audrey Wafflard entend diversifier la visibilité de Coccifil.
Audrey Wafflard entend diversifier la visibilité de Coccifil.

Audrey Wafflard entend diversifier la visibilité de Coccifil.

Pilote d’un concept de Mercerie Novateur, Audrey Wafflard voit son activité monter en puissance depuis son lancement en 2013. Plusieurs fois récompensée comme jeune créatrice, elle poursuit son parcours, animée par la volonté de faire connaitre son métier.

«Quand je dis que je suis mercière, on me regarde parfois avec de grands yeux !», dit Audrey Wafflard. Sans doute, en évoquant ce métier authentique, certains ont-t-ils encore quelques images d’Épinal en tête, une représentation couleur sépia. À 37 ans, elle a pourtant réussi un pari audacieux lancé en septembre 2013. Celui d’imposer dans le paysage commercial lunévillois une mercerie mode XXIe siècle baptisée Coccifil. Le volontarisme de la gérante, le concept de la boutique, un bouche-à-oreille efficace ont mené Audrey Wafflard sur les podiums : 1er prix départemental et 2e place régionale du concours Femmes Créatrices organisé par la Chambre régionale de métiers et de l’artisanat, trophée du concours Trajectoires, prix du jury Entreprendre au Féminin. Ces distinctions lui font garder une humilité dont elle ne se dépare pas. «Je ne suis pas une bête à concours», argumente-t-elle. Si Audrey Wafflard a su soigner le décorum de sa boutique, en modelant un endroit moderne et chaleureux, elle a insufflé à son affaire une patine de proximité et de réel lien avec une clientèle diverse. «Ceux qui poussent la porte de Coccifil sont de toutes générations. Mais il y a un phénomène que je constate. De plus en plus de 20-30 ans viennent acheter, se renseigner», poursuit-elle.
DU TISSU RARE ET RECHERCHÉ
Une clientèle ancrée sur le Lunévillois certes, mais aussi hors du périmètre de la cité cavalière, sur le Grand Nancy, Sarrebourg, Dieuze, Château-Salins. «Je vois aussi arriver des touristes. Il y a quelque temps, ce furent des Japonais», sourit Audrey Wafflard, jamais à court d’initiatives. On la retrouve sur des salons professionnels, impliquée dans le commerce local, à la tête d’animations mettant en exergue sa pratique artisanale. On l’a compris, dans l’approche de sa profession, elle bouscule les classiques et les habitudes. «Je suis une éternelle insatisfaite !», précise-t-elle. Que de chemin parcouru pour celle qui a des racines vosgiennes. Sortie de l’école d’horticulture de Roville-aux-Chênes, elle fut durant plus d’une décennie technico-commerciale dans les espaces verts. Avant de saisir sa chance et de croire en son étoile. Elle eut raison de persévérer. «Cette aventure de Coccifil m’a changée. Enfin, c’est ce que disent mes proches. Il paraît que je suis plus apaisée», avance-t-elle. Ajoutant : «Je ne compte pas mes heures mais ce sont des heures de passion. J’ai gagné en confort de vie. Dire qu’il y a peu, je faisais encore 300 km par jour.» Récemment, Audrey Wafflard a adjoint une corde à l’arc de son quartet de prestations – laine, tricot, retouches, mercerie – : elle commercialise du tissu rare et très prisé. L’esprit Coccifil est décidément si bien incarné par sa fondatrice. «Je suis contente de mon avancée mais je ne veux pas en rester là», conclut la dynamique mercière.

Laurent SIATKA