CCI Grand Nancy : En mode expérimentation…

CCI Grand Nancy : En mode expérimentation…

La CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle vient d’envoyer un document au gouvernement : «Portrait d’un territoire d’expérimentation tourné vers demain». Objectif : faire prendre conscience que l’organisme consulaire s’affiche comme un modèle à suivre dans un climat toujours aussi tendu de réformes du schéma consulaire. Une réforme qui devrait de nouveau faire mal en 2019.

 La plaquette de la dernière chance, ou presque ! C’est un peu ce qui transparaît lorsque François Pélissier, le président de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle évoque le document qu’il vient d’envoyer au gouvernement (il y a une petite quinzaine de jours : ndlr) dans l’objectif que sa structure devienne un territoire d’expérimentation en vue du nouveau schéma consulaire aujourd’hui en marche et souhaité par l’État. Nom de code de ce fameux document d’une vingtaine de pages : «Portrait d’un territoire d’expérimentation tourné vers demain». Un travail présenté comme collectif avec les différents acteurs de l’écosystème économique territorial (organisations consulaires, fédérations professionnelles et collectivités). Il devrait être présenté à la chambre le 2 juillet prochain. «Pour faire simple, aujourd’hui, le gouvernement souhaite que les CCI s’autofinancent», analyse le président de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle. Les réformes en cours depuis quelques années visent à une mutation totale de l’univers des chambres consulaires (les CCI ne sont pas les seules concernées, leurs consœurs de l’agriculture et de métiers et de l’artisanat le sont également) avec des coups de rabot en matière de fiscalité successifs souvent fatals pour certaines. «En 2019, une nouvelle coupe est envisagée. Elle porterait sur près de 100 millions d’euros pour les CCI de l’Hexagone. Aujourd’hui le réseau CCI France est vent debout.» Impossible de passer à travers. Les remèdes : l’anticipation et l’adaptation (contrainte ou forcée ?), «le tout, toujours dans une logique de raisonnement de CCI Grand Est à notre échelle.»

Dix missions, douze projets stratégiques

En début d’année, avec ses homologues de l’agriculture, de métiers et de l’artisanat, François Pélissier a présenté sa vision d’une nouvelle organisation avec comme mot d’ordre la synergie des compétences. Dix missions ressortent : stratégie-vision, observatoire et études économiques, accueil et attractivité, rayonnement et marketing territorial, pôle entrepreneuriat, animation développement-entreprises, développement des hommes et des compétences, infrastructures et territoires, développement des filières clés et innovation. Le document envoyé au gouvernement va plus loin. Il relate les différents résultats obtenus, «la CCI réalise un CA de 26 millions d’euros avec un taux d’imposition et une part de fiscalité (14 %) parmi les plus faibles de France» et surtout une douzaine de projets stratégiques. «Ils répondent aux attentes des territoires comme des entreprises et s’inscrivent très clairement dans les orientations et les projets de réforme du gouvernement.» Rapprochement des organismes consulaires, contractualisation avec les acteurs disposant de la compétence économique, coopération transfrontalière et notamment franco-allemande, promotion de l’entrepreneuriat et de l’innovation, meilleure adéquation entre formation professionnelle, insertion et marché du travail, développement des voies de transports multimodaux et mutualisation des moyens logistiques ou encore rapprochement entre les TPE-PME et les grands groupes pour faciliter les opportunités d’affaires. «Le temps des CCI en mode coopératives est aujourd’hui révolu, il faut passer en mode copropriétaires», assure François Pélissier. Pas certain que cela plaise à tout le monde… ce ne serait pas la première fois !