Formation

Zoom sur l’apprentissage mosellan

C’est l’un des axes majeurs de l’action de la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Moselle : la valorisation de l’apprentissage. En ce sens, elle organise de façon hebdomadaire un webinaire dénommé «les mercredis des métiers» pour les jeunes et leurs familles. Dans un début d’année s’inscrivant dans les pas des mois précédents, l’apprentissage continue son adaptation à la crise sanitaire. L’occasion de faire un point sur quelques chiffres de ce vecteur important de l’insertion professionnelle dans le département.


En Moselle, l'apprentissage donne de probants résultats en termes d'insertion professionnelle.
En Moselle, l'apprentissage donne de probants résultats en termes d'insertion professionnelle.

Contrairement à une idée reçue et souvent trop véhiculée, l’apprentissage se porte bien en France. Si les chiffres de 2020 sont encore à l’état d’affinage, il faudra mesurer l’effet coronavirus sur les données à venir. N’empêche, au 31 décembre 2019, le nombre d’apprentis en France était de 485 800. Soit une hausse de + 16 % par rapport à 2018. Les Compagnons du Devoir enregistraient eux une progression de + 37 %. Les branches ont fait des efforts conséquents ces dernières années pour promouvoir leurs métiers et montrer leur attractivité. Cela paie. Au même 31 décembre 2019, la région Grand Est comptait 30 827 apprentis, soit le 4e total hexagonal en la matière. En Moselle, la dynamique était la même. Les données émanant du Campus des Métiers de la Moselle invitaient à un décryptage instructif. Le Campus est composé des CFA de Metz, Thionville et Forbach et de l’Institut Supérieur National de l’Artisanat dédié à la prothèse dentaire. Plus de 40 diplômes y sont préparés, pour un public de 16 à 29 ans, sur des niveaux 3,4 et 5, dans l’alimentation, le service à la personne, l’automobile, les énergies électriques, les arts graphiques. Soit 10 familles de métiers. Le campus est doté d’un pôle élite en automobile, d’un pôle alimentaire aux normes européennes, d’un salon de soins esthétiques équipés des dernières technologies, de son centre historique en prothèse dentaire… Fin 2019, le nombre d’apprentis dans les 3 CFA était de 1029. Contre 975 en 2018, 909 en 2017 et 858 en 2016. L’apprentissage féminin demeure stable depuis plusieurs années, soit 1/3 du total apprentis. Le taux d’insertion professionnelle était de 50 % pour le niveau 3, 75 % pour le niveau 4 et 80 % pour le niveau 5. Le brevet de maîtrise concernait 126 apprentis en cursus sur 7 métiers : boucher, pâtissier, boulanger, prothésiste dentaire, électricien, coiffeur, esthétique.

La loi de Finances 2021

Enfin, 15 apprenants étaient engagés dans une licence professionnelle «entrepreneuriat et management des petites et moyennes organisations». En ces premiers jours de janvier, le chiffre 2020 est encore provisoire. Mais la conclusion, elle, ne fait pas de doute : avec 420 000 contrats signés depuis le 1er janvier dans le secteur privé, contre 353 000 l'année dernière, le millésime 2020 de l'apprentissage s'annonce meilleur que celui de 2019. Les tendances remontant des CFA et des branches professionnelles sont encourageantes. La raison principale d'un tel succès tient à la prime à l'embauche des apprentis décidée cet été (5 000 euros pour un mineur, 8 000 pour un majeur) qui a sauvé la rentrée.  Cette aide, paradoxalement, aurait pu tempérer les efforts des CFA pour démarcher les entreprises, ce qui n'a visiblement pas été le cas, renforçant ainsi la dynamique. En les laissant libres de développer leurs sections d'apprentissage, la réforme de 2018 a eu son effet. La décision de laisser les CFA ouverts durant le second confinement a joué également. La hausse du nombre de contrats d'apprentissage attendue en 2020 provient aussi de la poursuite de la bascule des contrats de professionnalisation, l'autre voie de la formation par alternance. L'un des leviers, qui consiste à baisser les niveaux de prises en charge des diplômes, n'interviendra qu'à la rentrée de 2022. Côté recettes, il est exclu de ponctionner davantage les employeurs. Il est donc probable que l'Etat soit amené à remettre la main à la poche d'autant que le projet de loi de Finances pour 2021 oblige France compétences à équilibrer ses comptes à terme. Dans la grisaille actuelle, l’éclaircie vient donc de l’apprentissage. C’est assurément une bonne nouvelle, car elle dessine le futur d’un grand nombre de jeunes.

L’atelier de la CMA 57

Les mercredis, de 13 h 30 à 14 h 30. Cette session en ligne s’adresse aux jeunes et familles intéressées par les métiers de l’artisanat. Des réponses leur sont apportés à cet effet : conditions d’exercice de ces métiers, orientation, apprentissage, sous forme d’échanges questions-réponses. Il suffit de s’inscrire en envoyant un mail à webinaire@cma-moselle.fr, en précisant «les mercredis des métiers» dans l’objet du mail.