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Wopilo et Dodo en synergie écoresponsable

Dans leur coopération, la plateforme marchande Wopilo et le groupe emblématique mosellan Dodo font le pari gagnant de produits de literie de haute qualité et Made in France. Thomas Hervet, fondateur de Wopilo, affirme : «l’avenir est aux productions industrielles locales.» Son propos est un message d’authenticité, voire d’espoir, dans un monde globalisé et chamboulé par les crises. Pour lui, pas de doute : «le consommateur reprend le contrôle de sa consommation.» Une analyse en forme éthique et écologique.


Le Made in France est demandé par le consommateur. Notamment dans le secteur de la literie. © : Wopilo.
Le Made in France est demandé par le consommateur. Notamment dans le secteur de la literie. © : Wopilo.

Thomas Hervet est un chef d’entreprise enthousiaste, regardant l’avenir avec envie. Notre consommation au quotidien, il la décrit avec des mots ayant la force de la conviction, qu’il entend transmettre : «la période de la Covid-19 a accéléré le mouvement : désormais, on veut produire et consommer près de chez soi, plus à l'autre bout de la Terre. Je suis persuadé que la réindustrialisation de la France, que la relocalisation industrielle va aller crescendo. Ce n’est que le début.» En 2017, Thomas Hervet crée la plateforme wopilo.com. La néo-entreprise d’alors est née d’une campagne de financement participatif. Parce qu’il l’a testé sur sa propre personne, qu’il ne trouvait pas le produit pour aisément dormir, il a donc lancé sa propre structure. Il la décrit : «Wopilo, ce sont des oreillers innovants et respirants, Made in France, moelleux et ergonomiques. Nous recherchons sur des produits de haute technicité l’équilibre parfait entre confort et soutien cervical. Un meilleur sommeil pour tous est une absolue nécessité.»

Une progression des ventes régulière

Si les principales causes de l’insomnie ou d’un mauvais sommeil résultent souvent du stress et de l’anxiété, un mauvais matelas, un mauvais oreiller peuvent aussi gâcher ce moment crucial de repos et faire notre vie nocturne un temps désagréable, voire néfaste pour notre santé, entre courbatures et autres. À partir de son expérience personnelle, Thomas Hervet a mis sur orbite Wopilo. Bien lui en a pris. De fil en aiguille, la plateforme de vente a permis de générer en 2021 près de 6 M€ de chiffre d’affaires. Sur sa cible de clientèle éclectique, mais néanmoins très ciblée sur des femmes urbaines de 25 à 45 ans, la marque Wopilo, suit une courbe de progression exponentielle. Dans la diversification de sa gamme, elle mise beaucoup sur les couettes, avec la même philosophie d’allier bien-être et qualité. Ainsi, Thomas Hervet, dans sa recherche de produits éthiques, tant dans leur fabrication que dans les valeurs portées, s’est tourné vers la Lorraine. En Moselle, à Saint-Avold, très précisément. Pour la conception de ses couettes, Wopilo travaille depuis ses débuts avec l’entreprise Dodo, dont le site de production est implanté en terre naborienne.

Via l'oreiller de haute qualité, trouver l'équilibre entre confort et soutien cervical. © Wopilo.

Une tradition et des valeurs

Dodo, en Moselle, c’est un nom. L’usine, de plus de 50 000 m², est gérée par la même famille depuis près de 80 ans, produit des couettes depuis 1947 et emploie 300 salariés. Quelques données encore quant au Groupe Dodo : 180 M€ de chiffre d’affaires en 2020, 30 000 oreillers et 25 000 couettes en capacité de production journalière, 120 000 mètres de tissu et 65 000 kg de fibres utilisés tous les jours. Cela sur 6 sites donc. Avec celui de Saint-Avold : ceux du Mans dans la Sarthe, de Caluire en Rhône-Alpes, d’Hallennes-lez-Haubourdin et de Fontaine-au-Pire dans le Nord-Pas-de-Calais et Cornimont dans les Vosges. Dodo, ce sont 12 % de l’activité consacrée à l’export. Et cette marque sociale ancrée : pour 2021, l’index d’égalité hommes/femmes du groupe est de 92/100 sur 900 salariés au total sur l’implantation hexagonale. Cette tradition d’excellence, cette capacité renouvelée à sans cesse à innover, cette patine humaine : tout cela ne pouvait que séduire Thomas Hervet. «Wopilo a trouvé chez Dodo des couettes de surqualité, un process de pointe en termes de développement, de recherche et de techniques novatrices. Ces produits portent toutes les vertus l’éco-responsabilité.»

Réduire l'empreinte carbone

Les valeurs, il y revient longuement dans son propos : «il faut bien être conscient que le consommateur va être de plus en plus vigilant, de plus en plus pointilleux, de plus en plus questionneur sur ce qu’il achète. C’est non seulement normal, mais, je dirais essentiel. C'est sain. De notre côté, nous devons répondre à ces interrogations légitimes, être irréprochables en termes de traçabilité.» De son observation, de son expertise de son marché à plusieurs axes et débouchés, Thomas Hervet revient sur cette question : «en quoi le Made in France est-il un acteur de la petite literie ?» Ses arguments font mouche et percutent la brûlante actualité : «Pour la qualité de production, son suivi, sa réactivité, pour les savoir-faire au cœur de nos territoires, qu’il faut mieux valoriser ou revitaliser. Nous avons tous les atouts pour le faire, allons-y ! Le premier confinement a été un déclencheur pour nombre de consommateurs à vouloir aller vers des achats de proximité. Pour les entreprises, on retrouve là les notions de RSE et de marque employeur : le local, des recherches constantes pour réduire leur empreinte carbone sur des postes comme les transports, notamment.»

Pas seulement une question d'image...

À cette quête d’une consommation soudain tournée vers un mode plus identifié, mieux maîtrisé, est venu s’ajouter ces derniers mois, un facteur majeur : la hausse des prix des matériaux et du coût de l’énergie. Avec en toile de fond, le conflit ukrainien, dont on ne sait pas encore, six mois après son déclenchement, les conséquences exactes et à venir en matière économiques et sociales. Quant à l’activité de la literie, le plaidoyer pour le Made in France est tout trouvé. Thomas Hervet est limpide sur le sujet : «C’est l’évidence. Faire fabriquer et livrer de l’autre bout du monde des oreillers, des couettes demandent à la fois des délais trop longs et des coûts gigantesques. La relocalisation de productions entières sur nos territoires, dans bien des domaines et secteurs d’activité, s’impose. D’un point de vue éthique, si cela peut éviter que ce soient des enfants qui fabriquent, en Chine ou ailleurs, ce que nous consommons, cela ne pourra être que mieux.» Ajoutant : «Dodo, pour toutes ces raisons, correspond de la plus précise des façons, à ce que Wopilo souhaite véhiculer et s’associer en termes d’image. D’ailleurs, c’est plus que notre image, c’est notre ADN.»

Le Made in France pas plus cher en bout de chaîne...

Dès lors comment, la clientèle perçoit-elle cette imprégnation écolo-industrielle ? Thomas Hervet fait cette analyse : «elle est sensible à cette façon de procéder. Le consommateur ici veut être acteur et plus passif. Sensible à la qualité des produits, à leur chaîne de conception. Beaucoup de nos clients sont de vrais militants sur cette approche et veulent retrouver dans nos produits des solutions concrètes et affirmées sur les problématiques sociétales, environnementales, sur l’impact quant au changement climatique. Cela nous oblige à être performants, constants et toujours porteurs de solutions et d’expériences nouvelles pour nos clients.» L’alliance Wopilo-Dodo s'avère une solide et probante une formule gagnante. Sur de multiples paramètres. À court ou moyen terme, les projets de Wopilo sont légion, tels optimiser son site marchand, continuer son développement sur le marché français, s'étendre sur des proches marchés européens, accroître son activité oreillers dès septembre. Thomas Hervet ne saurait conclure, sans une conviction martelée : «quand on met bout à bout tous les éléments que constitue le cycle de vie d’un produit, le Made in France n’est finalement pas plus cher. C’est souvent une idée reçue de le croire et de le véhiculer. Au final, il sera souvent de meilleur rapport qualité/prix qu’une fabrication réalisée à des milliers de kilomètres de chez nous. Et, je le répète, le local permet d’inclure l’éthique, l’écologique, la dimension humaine...»