Portes de France-Thionville

Une installation à vocation environnementale

Un dégrilleur a été installé à Tressange, commune faisant partie de la Communauté d’agglomération Portes de France-Thionville. Il s’agit là d’un dispositif de prétraitement pour filière de traitement des eaux usées. Explication de l’opportunité de la démarche.

Dégriller pour limiter l'impact des lingettes, notamment. (c) CAPFT.
Dégriller pour limiter l'impact des lingettes, notamment. (c) CAPFT.

53 700 € H.T. C’est le coût du dégrilleur installé à Tressange par l’entreprise Huber Technology, leader européen de ce type de procédé. Elle en a posé plus de 40 000 de par le monde. Dégriller, dans le langage technique, c’est piéger les matières plus ou moins volumineuses et les déchets de toutes sortes contenus dans le chenal d’admission d’un ouvrage hydraulique ou au stade de prétraitement-1 d'eaux usées domestiques, agricoles ou industrielles, pour permettre leur extraction puis stockage en benne et évacuation vers une voie de traitement. À Tressange, l’ouvrage, situé en amont d’un déversoir et d’un bassin d’orage, permettra de limiter l’impact et les nuisances des lingettes sur son fonctionnement. Ce type d’ouvrage est en effet sensible à l’encrassement, particulièrement à faible débit. Un dégrillage performant en amont est essentiel pour une utilisation optimale. Le rôle du dégrilleur sera de protéger le déversoir d’orage et les pompes du bassin. Les déchets de dégrillage seront récupérés par la grille du dégrilleur et seront collectés et ensachés puis déposés dans une poubelle. La visite du chantier s’est faite en la présence de Marie-Laurence Herfeld, vice-présidente déléguée à l’assainissement de l’intercommunalité et de Albert Brossard, adjoint au maire de Tressange, délégué à l’urbanisme, aux travaux, à l’environnement et à la sécurité.

La lingette jetée n'importe où : un vrai fléau

Les lingettes s’invitent dans 4 foyers sur 10 en France. Ce qui représenterait 34 kg de déchets par an et par habitant. À l’heure où la réduction des déchets est devenue un enjeu national. En 2020 avec la pandémie, les lingettes pour se désinfecter les mains et les surfaces sont devenues des accessoires indispensables. Au quotidien, elles sont donc présentes dans tous les domaines : cosmétiques, hygiène ou encore désinfection de la maison. Certaines compositions de lingettes seraient néfastes pour l’homme et l’environnement. Pendant la période de confinement liée à la pandémie, les Français ont davantage nettoyé et désinfecté leurs logements. Et par facilité d’utilisation, beaucoup ont utilisé des lingettes jetables. Certains ont ensuite jeté ses dernières dans les toilettes avec des gants jetables. Suite à ce phénomène, de nombreuses stations d’épuration ont constaté une augmentation des bouchons dans les canalisations qui étaient formés par les lingettes et les gants jetables. Celles-ci ont été nombreuses à alerter les citoyens que malgré l’indication «biodégradable» les lingettes ne le sont pas. En effet, d’après le Centre d’information sur l’eau, «les lingettes sont extrêmement résistantes et ne se dégradent en réalité qu’au bout de 3 mois. Si elles échouent dans les égouts, elles se gorgent de matières visqueuses et finissent par obstruer les grilles de filtrage à l’entrée des stations d’épuration Les bouchons générés obligent alors les agents des centres d’épuration à intervenir. Dans certaines situations, ils doivent le faire manuellement avec un râteau et une pelle. De plus, lorsque ces lingettes bouchent les grilles et les pompes, le système d’assainissement ne peut alors pas les traiter. Et si les agents arrivent trop tard les déchets se déversent directement dans la nature. À partir de la lecture de ces quelques constatations, on mesure l’importance du dégrilleur de Tressange.