une bonne couche d’économie solidaire…

B ou’de Nature de Gye, association spécialisée dans le service de couches lavables pour bébé, est en phase de développer des protections lavables pour adultes 100 % made in Lorraine. De la fibre originelle, élaborée par le Cétélor (Centre textile lorrain), à la conception via l’association Tricot Couture Service de Vandœuvre en passant par le nettoyage effectué par les détenus en réinsertion du centre pénitentiaire de Maxéville, un modèle d’économie solidaire, et plus, circulaire à suivre de près.

Les couches et protections lavables développées par Bou’de Nature s’affchent 100 % Lorrain.
Les couches et protections lavables développées par Bou’de Nature s’affchent 100 % Lorrain.
Paméla Quil-Manzano cofondatrice et directrice de Bou’de Nature.

«L’objectif est d’aboutir à un produit et un service 100 % Lorrain.»

Quand elle a lancé son activité et son association de services d’entretien à domicile de couches lavables, bon nombre de personnes de son entourage ont pensé qu’elle ne réussirait pas son projet. Aujourd’hui Paméla Quil-Manzano peut gentiment leur damer le pion. L’association Bou’de Nature qu’elle fonde en 2010 à Gye s’affche comme un exemple à suivre en matière d’économie solidaire, et plus, de véritable économie circulaire. L’économie de l’avenir, sans aucun doute, tant le système actuel démontre chaque jour un peu plus ses limites car tout simplement obsolète et ne répondant plus aux enjeux actuels et surtout de demain. Le modèle coopératif bâti autour de cette activité de couches textiles naturelles lavables et entièrement recyclables permet de faire travailler des personnes en insertion au sein de l’association Tricot Couture Service de VandTmuvre qui confectionne le produit. Le lavage des couches est réalisé par les détenus en réinsertion du centre pénitentiaire de Maxéville. 365 couches par semaines pour des clients, «des adhérents de l’association», préfère la directrice de l’association, aussi bien collectivités territoriales, crèches et particuliers. Le déclic s’opère à la naissance du fls de Paméla Quil-Manzano. Celle qui affche une fbre écologique ardente décide d’adopter des couches lavables puis des langes. «J’ai testé sur mon fls, je l’avoue», plaisante cette ancienne juriste qui aspirait à autre chose en matière d’épanouissement professionnel et personnel. «Je me suis dit qu’il y avait quelque chose à faire en matière entrepreneuriale.»

Les couches et protections lavables développées par Bou’de Nature s’affchent 100 % Lorrain.

Les couches et protections lavables développées par Bou’de Nature s’affchent 100 % Lorrain.

De la couche à la protection lavable…

une façon d’entreprendre, oui, mais en phase avec ses convictions. Entreprendre donc mais de façon solidaire, au sens noble du terme et non pas seulement de marché. Elle se base sur les travaux d’un certain Stéphane Piette de l’association Alsace Eco Services, l’une des premières associations du genre dans le Grand Est. «Il a été le premier à réaliser une étude environnementale, fnancière et de santé entre les couches lavables et celles jetables.» Rien n’existait en Lorraine et plus particulièrement en Meurthe-et-Moselle. Soutenu notamment par l’ADSN (Agence de développement du sud nancéien), Bou’de Nature fait son chemin sous l’impulsion également de Mélanie Boivin, utilisatrice nancéienne qui devient la présidente de l’association. Prix de la fondation Nicolas Hulot ou encore le Trophée de l’économie solidaire du Conseil général de Meurthe-et-Moselle l’an passé, Bou’de Nature convainc par son approche nouvelle de l’offre de services. une offre limitée aux couches textiles pour bébé hier mais qui s’ouvre aujourd’hui aux protections lavables pour adultes. «Beaucoup de personnes nous demandaient si nous étions présents sur ce créneau. Il y avait quelque chose à faire.» À faire mais à la sauce économie circulaire, citoyenne et pourquoi pas 100 % Lorraine.

Projet avec le Cétélor

«Mon objectif est d’aboutir à un produit 100 % régional, de la matière première jusqu’à la conception.» une étude vient d’être lancée avec le Cétélor (Centre textile lorrain) dans le cadre du plan textile d’urgence des Vosges. Le centre travaille sur l’élaboration de la matière première. «La fbre est en cours de fabrication. Elle sera 100 % naturelle pour confectionner à la fois les couches et les protections lavables. Les produits seront entièrement recyclables.» La phase de test avec le concours notamment de la Maison d’accueil spécialisée de VandTmuvre devrait débuter à la fn de l’année. Il ne restera plus qu’à démocratiser le concept et la boucle sera bouclée. Du 100 % lorrain, social, solidaire, écologique et circulaire. Qui dit mieux ?