Super Fermier : le succès au rendez-vous

Super Fermier : le succès au rendez-vous

Depuis le 1er mars, le premier magasin de producteurs fermiers de la Meuse a ouvert ses portes sur la zone commerciale de la grande terre, à Bar-Le-Duc. 27 producteurs locaux y vendent plus de 1 100 références, sans intermédiaire et en lien direct avec les consommateurs.

«C’est une suite logique du Drive Fermier qui a été créé à Bar-le-Duc en 2014 et qui continue de proposer ses services. On souhaitait toutefois répondre à une demande des consommateurs avec une plus large amplitude horaire en s’appuyant sur l’organisation d’un magasin», explique Sébastien Burnel, président de l’association Drive Fermier. Il est vrai que les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés et en demande, encore faut-il leur donner la possibilité de trouver des produits locaux. C’est pour cette raison que cette association réunissant des agriculteurs meusiens a décidé de prendre des risques en créant un supermarché de produits locaux. Il a fallu un an de réflexion pour savoir quel producteur allait justement se lancer dans l’aventure, quel chiffre d’affaires prévisionnel et surtout élaborer le cahier des charges sachant que la législation est plus pointue pour un magasin que pour un drive. Une fois les agriculteurs d’accord, ils ont ensuite cherché un point de chute disponible à Bar-le-Duc et Saint-Dizier. Et comme du côté de la HauteMarne, peu de locaux commerciaux sont disponibles contrairement à la ville chef-lieu de Meuse qui souffre plus économiquement parlant, ils ont opté pour la zone commerciale de la Grande Terre de Bar-le-Duc avec des avantages certains comme la lisibilité, l’accessibilité des parkings et le flux incessant des voitures mais aussi des inconvénients «il a fallu faire preuve de pédagogie et on continue en expliquant aux consommateurs qu’ils ne peuvent pas trouver du riz ou des bananes chez nous et que les stocks sont de fait limités, qu’il y a un temps de réapprovisionnement nécessaire sur certains produits», rappelle Sébastien Burnel. Si les consommateurs semblent désormais intéressés par ce qu’ils mangent, il reste encore du chemin pour faire comprendre à certains les notions de saisonnalité et de circuits courts !

UNE OFFRE DIVERSIFIÉE

Au final, l’enseigne Super Fermier regroupe actuellement 27 producteurs et propose près de 1 100 références que ce soit les légumes, les fruits, la viande (bœuf, veau, volaille canard, agneau), le pain, la farine, le miel, le lait, les sirops et confitures, la bière et même de la glace… De nouveaux producteurs font également progressivement leur entrée avec des huiles essentielles, du safran, des escargot, des truffes… L’idée est évidemment de diversifier l’offre au maximum. Reste à identifier un producteur de poissons, qui manque encore dans les étals. Ces produits sont tous issus de circuits courts (sauf deux en provenance de la Haute-Marne et de la Meurthe-et-Moselle). Certains sont labellisés bio, d’autres non. «Ce n’est pas une obligation même si évidemment on valorise le bio, répondant aux sollicitations des consommateurs», prévient le président de l’association. Si certains agriculteurs ont hésité à investir dans cette nouvelle enseigne 100 % locale, ils ne regrettent pas leur décision aujourd’hui. Et pour cause, dès le premier mois, le chiffre d’affaires s’élevait à 150 000 euros, boosté par l’effet de curiosité. Depuis ce chiffre s’est stabilisé. «Il faut se poser la question du prix que le consommateur est en mesure de mettre sur un produit pour que l’agriculteur retrouve un revenu décent», confiait récemment Jean-Luc Pelletier, le président de la Chambre d’agriculture du Grand Est. «Chez les Super Fermiers, le consommateur sait exactement que près de 90 % du prix payé va directement dans la poche du producteur», tient à préciser en toute transparence Sébastien Burnel, évoquant «un juste prix» pour les consommateurs mais aussi «une bonne surprise» pour ces agriculteurs engagés.