Immobilier

Quel paysage d'entrepôts en Moselle ?

L’explosion du e-commerce et le développement de la logistique urbaine du dernier kilomètre sont deux facteurs majeurs qui ont dynamisé le marché des entrepôts partout en Europe. Cela s’observe au niveau hexagonal et plus local. La Moselle suit la tendance avec des prix qu’il est intéressant de jauger quant aux autres départements. Etat des lieux. 

La pandémie a accéléré la mutation du marché des locaux d'activités et entrepôts. Cela s'observe au niveau local.
La pandémie a accéléré la mutation du marché des locaux d'activités et entrepôts. Cela s'observe au niveau local.

En ce début mars, plus d’une cinquantaine d’entrepôts et de locaux d’activité étaient proposés à la vente ou à la location sur l’espace géographique mosellan, avec une variété de surface, de 125 m² à Norroy-le-Veneur jusqu’à plus de 20 000 m² à Basse-Ham. 2021 a été l’année clé avec des résultats jamais vu sur le marché des entrepôts, tendance confirmée l’an passé. Trois raisons majeures à ce décollage : l’accélération du e-commerce, la reprise économique, la croissance de la logistique urbaine du dernier kilomètre. Le commerce sur internet a été ici un vecteur décisif : pour passer à l’e-commerce et pouvoir livrer rapidement ses produits aux clients, une entreprise doit réorganiser sa chaîne d’approvisionnement, faire davantage de stocks et utiliser plus de petits entrepôts à proximité des villes, pour la logistique du dernier kilomètre. D’où la multiplication des petits entrepôts dans les cœurs des villes. 

Le Moselle dans le contexte national

Par ailleurs, crise sanitaire oblige, les investisseurs ont freiné sur les classes d’actifs traditionnelles que constituent le bureau, l’hôtel… Ils se sont reportés sur les entrepôts logistiques. Pour les mois à venir, une tendance se dégage : construire de nouveaux entrepôts, gourmands en foncier, va se révéler de plus en plus difficile, du fait de la loi française contre l’artificialisation des sols. Conséquence : les loyers pourraient grimper en flèche, car les bailleurs investisseurs ont des objectifs de rentabilité financière. Quand on observe les prix affichés en Moselle en ce mois de mars, on note qu’avec un prix moyen de loyer (€ HT-HC/m²/an) de 102, le département se positionne en 16e place hexagonale, voisinant les prix vus en Seine-et-Marne, Savoie, Val-d’Oise et Gironde. La Moselle affiche le 25e taux de hausse des loyers sur un an : +7,2 %. Sur le volet vente, elle présente un prix moyen de 1 002 €/m². Ce qui la place au-delà de la 50e place hexagonale. Sur un an, les prix sur cet item se contractent à -13,1 % : l’une des plus fortes baisses enregistrées en France. Dès lors, il est bien difficile d’avoir des prospectives claires sur la tendance des mois à venir. En matière immobilière, l’aujourd’hui n’est pas forcément le demain, pléthore de variables pouvant incliner un prix à la hausse ou à la baisse.

A propos de l’artificialisation des sols...

L’artificialisation des sols, conséquence directe de l’extension urbaine et de la construction de nouveaux habitats en périphérie des villes, est aujourd’hui l’une des causes premières du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité. Le gouvernement souhaite protéger ces espaces naturels, en instaurant l’objectif de “zéro artificialisation nette” prévu par le Plan Biodiversité, et travailler avec les collectivités pour repenser l'aménagement urbain et réduire efficacement l’artificialisation des sols. Ainsi, a été inscrit dans la Loi, l’objectif de réduction par deux du rythme artificialisation des sols d’ici 2030.