Entreprises

Pérennité à 5 ans : quels profils d’entreprises ?

Parmi les 267 000 entreprises, créées en 2014, hors régime de l’auto-entrepreneur, 61 % maintenaient toujours leur activité au premier semestre 2019. Ce taux de pérennité reste similaire à celui des entreprises de la génération 2010, indique l’Insee dans une récente étude, qui dresse différents profils d’entreprises pérennes.

Créées en 2014, elles n’ont pas eu à souffrir d’une conjoncture économique détériorée. À la veille de la pandémie, au premier semestre 2019, 61 % des 267 000 entreprises lancées cette année-là (hors micro entreprises) étaient encore en activité. Comme pour la génération précédente, les sociétés résistent mieux que les entreprises individuelles (67 % contre 53 %). Plus encore durant leurs trois premières années d’existence (81 % contre 63 %).

Disparités de longévité

Plusieurs facteurs participent à la durée de vie des entreprises, notamment le secteur d’activité dans lequel elles sont créées. Celles de la santé humaine, de l’action sociale et de l’enseignement s’avèrent plus robustes (74 %). Comme celles des activités spécialisées, scientifiques et techniques (69 %) ou du secteur des transports et de l’entreposage (68 %). À l’inverse du commerce, qui affiche le niveau le plus bas (54 % d’entreprises pérennes).

Le budget investi au démarrage des entreprises impacte aussi fortement leur longévité. Dans ce sens, 72 % des entreprises encore actives cinq ans après leur création ont investi au moins 80 000 euros en phase d’amorçage, contre 55 % pour celles qui ont commencé avec une somme inférieure à 2 000 euros. En moyenne, 47 % des entreprises ont démarré avec un montant d’au moins 8 000 euros.

Autre facteur clé de la pérennité, l’expérience dans le métier. Ainsi, 66 % des entreprises dont les dirigeants disposent d’une expérience de 10 ans ou plus ont maintenu leur activité, contre 62 % si celle-ci est plus courte ou issue d’un métier différent (56 %). La localisation de l’entreprise compte aussi : se lancer dans une agglomération urbaine peut s’avérer plus risqué en raison d’une concurrence plus soutenue, en particulier dans l’agglomération parisienne.

Quatre profils dominants

Dans son étude, l’Insee distingue quatre profils d’entreprises ayant réussi à préserver leur activité cinq ans après leur création en 2014, selon leur capacité à faire face aux différents obstacles à leur croissance. Le premier regroupe les «entreprises en difficulté» (21 %). Leur développement a été freiné principalement par des contraintes financières (41 %) ou commerciales, de débouchés et de concurrence (40 %). Elles ont, par exemple, fréquemment rencontré des problèmes de trésorerie (76 %, contre 30 % en moyenne) et des obstacles à l’investissement, notamment un manque de fonds propres (57 %) ou un refus de crédit bancaire (38 %). Pour l’avenir, 10 % de ces dirigeants envisagent même de fermer leur entreprise, 7 % de la vendre ou la transmettre.

Au sein des «professions libérales économiquement stables» (médicales, paramédicales, juridiques ou comptables, 10 %), ces entrepreneurs individuels (en quasi-totalité), n’ont pas rencontré de problèmes de trésorerie. Globalement satisfaits de leur chiffre d’affaires (83 %), ils visent essentiellement à le maintenir.

Un peu plus du tiers des entreprises pérennes en 2019, de la troisième catégorie, sont quant à elles «satisfaites de leur niveau d’activité» et cherchent la stabilité économique.

Afin d’accroître fortement leur activité, les «sociétés investisseuses et innovantes» (35 %) ont été très nombreuses à investir (83 %). Pour un tiers d’entre elles, au moins 30 000 euros durant les deux dernières années, en matière de produits, procédés de fabrication, méthodes de commercialisation ou d’organisation de l’entreprise. Ces entreprises dont le chiffre d’affaires est important (38 % déclarent 300 000 euros ou plus), utilisent majoritairement les outils numériques, précise encore l’Insee : 75 % disposent d’un site Internet et 72 % sont présentes sur les réseaux sociaux

Jihane MANDLI et B.L


Les créations d’entreprises bondissent au premier trimestre

Les créations d’entreprises ont progressé de 30,7 % (en données brutes) de janvier à mars par rapport à la même période de 2020, selon les derniers chiffres de l’Insee. Cette hausse particulièrement forte s’explique notamment «par le niveau anormalement bas du nombre de créations au premier trimestre 2020, en raison du premier confinement», précise l’Institut. Les créations ont augmenté de manière plus accrue pour les entreprises individuelles sous le régime de micro-entrepreneur (+ 39,8 %) que pour les sociétés (+ 21,9 %). Le rebond reste modéré pour les entreprises individuelles classiques (+ 3,1 %).

Avec plus de 23 000 entités nouvelles, le secteur «transports et entreposage» est celui qui contribue le plus à cette dynamique (+10,9 points), encore tirée par les «autres activités de poste et de courrier» (+ 23 500 créations), reflétant le développement des services de livraison à domicile qui se poursuit, en cette période de couvre-feu et de confinement.

En mars, les créations d’entreprises se sont légèrement rétractées (- 0,8 %, après + 3,5 % en février).