OPTIQUE Julien Pham, les lunettes uniques

Julien Pham travaille avec des créateurs, dans une démarche de valorisation des savoir-faire locaux.
Julien Pham travaille avec des créateurs, dans une démarche de valorisation des savoir-faire locaux.

Julien Pham travaille avec des créateurs, dans une démarche de valorisation des savoir-faire locaux.

Depuis six ans, Julien Pham et son épouse, Laure-Emmanuelle, ont développé avec succès un magasin d’optique patiné du savoir-faire artisanal. Une démarche guidée par l’authenticité, allant à la rencontre d’une clientèle en attente de produits tout autant originaux que fabriqués avec des matériaux naturels.

«Les gens qui viennent chez nous recherchent le produit qui ira le mieux avec leur envie du moment, leur personnalité.» Par cette phrase, Julien Pham a résumé là l’esprit du magasin qu’il tient avec son épouse Laure-Emmanuelle, au 11 de la rue Saint-Dizier. Poussée la porte, moult paires de lunettes, pas tout à fait comme les autres, fixent le visiteur. Les boiseries du décorum portent témoignage de l’histoire d’une boutique dont les origines dans la cité ducale remontent… à 1930. Pour définir son métier, Julien Pham précise : «On dit opticien lunetier.» Sa genèse entrepreneuriale a quelques accents familiaux, comme finalement une tradition poursuivie : «Mon père a tenu le premier commerce d’optique dans la galerie marchande de Cora Houdemont. Avant de me diriger vers un BTS dans ce domaine, je suis passé par la fac de lettres.» Après deux ans à l’école nancéienne ISO, il est salarié du magasin dont il deviendra propriétaire quelques temps après. Pendant ce temps-là, dans une rue adjacente, Laure-Emmanuelle Lorenzini suit un cursus pharmaceutique. Les deux jeunes gens finissent par se rencontrer et se marieront. Une histoire d’amour les unissant également dans leur dessein professionnel. Lui se spécialise en matériel électronique de basse vision, formé à l’École des Meilleurs Ouvriers de France, à Morez, dans le Jura. Elle obtient un master en optométrie et contactologie, un DU de basse vision, à Paris, étant par ailleurs, maître de conférences.

Des clients de Lyon et de Marseille

La suite, Julien Pham la raconte : «Nos expériences sont complémentaires. Quand nous avons lancé l’affaire, on a privilégié le made in France, le haut de gamme, la collaboration avec des créateurs. Notre service basse vision, pour les personnes qui ont moins de 3 dixièmes de vue, est venu ensuite.» L’atelier propose une fabrication sur place et artisanale de montures sur mesure, à la satisfaction d’une clientèle qui a parfois du mal à trouver des modèles lui convenant ou pas à la bonne taille. Passionné, Julien Pham explique : «Je travaille avec de l’acétate de cellulose et de la corne de buffle, bientôt sur du bois.» Avec la précision et toute la dextérité de ce qui s’apparente à un véritable travail d’artiste, Julien Pham passe des heures dans son atelier, endroit sacralisé où se mêlent technologie de pointe et outils traditionnels. À ses côtés, Laure-Emmanuelle adjoint ses compétences paramédicales. Leur quotidien, ils l’inscrivent dans une volonté de proximité, faisant visiter leur magasin, expliquant leur pratique. Julien Pham en est convaincu : «Le commerce de centre-ville est moins moribond qu’on veut bien le dire. On sent les gens revenir vers de la qualité, des indépendants.» L’avenir ? Il en dépeint les contours : «Notre plus belle récompense se situe dans les regards de nos clients quand ils découvrent le modèle désiré. Certains viennent de Lyon, de Marseille, rien que pour nous ! À nous de continuer à leur plaire et à innover.»