OLIVIER EVRARD D’EVEREST MÉDICAL Une question de maintien…

OLIVIER EVRARD D’EVEREST MÉDICAL Une question de maintien…

La récente campagne de communication des pharmaciens sur leur rôle dans le maintien à domicile l’a fait réagir dans le bon sens du terme ! Olivier Evrard, le pilote d’Everest médical à Essey-Lès-Nancy et depuis peu à Metz, ce spécialiste dans la prestation et la location de matériel médical a souhaité faire découvrir l’envers du décor d’un métier méconnu. Parcours et conviction de cet autodidacte passionné qui espère voir son secteur d’activité continuer à se professionnaliser.

«En Suède, on vous demande ce que vous avez besoin pour vivre quand vous vous retrouvez en situation de maintien à domicile ou de handicap. En France, c’est plutôt voilà ce que vous avez droit pour vivre.» Alors pour tenter de faire passer un peu mieux la pilule des prestations et de la location de matériel pour le maintien à domicile, Olivier Evrard abat la carte du conseil, de l’écoute, de l’accompagnement, de l’entraide quand le besoin s’en fait ressentir. Pilote de la société Everest Médical d’Essey-lès-Nancy, spécialisée dans la vente et la location de matériel médical, il aborde son métier avec une grosse dose d’humanité plus que nécessaire. Alors quand il a pris connaissance de la campagne de communication des pharmaciens au sujet de leur rôle dans le secteur le mois dernier, il sait dit : «mais nous aussi, nous existons et on ne connaît pas forcément ce qu’est réellement notre métier.» Ce membre de l’Union nationale des prestataires de dispositifs médicaux (UNPDM) ne veut pas s’imposer comme un porte-parole brandissant l’étendard d’une profession «mais juste montrer ce qu’est réellement notre activité.», précise-t-il. Dans son magasin de l’avenue du 69e Régiment d’Infanterie d’Essey-lès-Nancy : fauteuils roulants, déambulateurs, cannes, fauteuils-coquilles et autres coussins anti-escarres, sont agencés comme dans un magasin traditionnel avec le conseil du personnel toujours présent.

CONFORT DANS LA DÉPENDANCE

L’image réfractaire du domaine d’activité est un peu cassée, presque apaisée pour mieux la faire accepter. Le professionnel de la distribution de matériel médical fait quasiment l’ensemble de la palette du secteur (magasin en propre, location de matériel, vente de matériel aux collectivités et aux professionnels), sauf les PNI (Perfusion nutrition insulinothérapie à domicile) et l’oxygène à domicile «qui sont deux secteurs bien spécifiques», assure celui qui a débuté en 1987 en officine avec son frère. Il travaille en fratrie pendant près de vingt ans puis prend une autre direction avec un important point d’étape en 2013 où il reprend la société Everest Médical. «Nous ne faisons pas que de la simple location, nous sommes là pour accompagner, conseiller pour apporter un maximum de confort dans l’univers de la dépendance», explique le professionnel dans la zone de stockage et de reconditionnement (avec un protocole de désinfection et d’hygiène drastique) des matériels en arrivée ou en partance (via des véhicules utilitaires spécifiques) vers les clients. Dans son équipe, une infirmière, un orthopédiste, un spécialiste du handicap version matériel roulant, «nous pouvons répondre à quasiment tous les besoins en matériel médical.» Devant un lit médicalisé, on comprend un peu la passion qui l’anime. «Mon père aurait eu ce type de matériel, cela aurait été beaucoup plus facile pour certaines choses.» L’affect n’est jamais bien loin, toujours sous-jacent, quand Olivier Evrard parle des prestations qu’il rend «à des gens qui en ont plus que besoin.» Le maintien à domicile est devenu un marché où tout se côtoie, le bon comme le mauvais. «Il faut que notre profession continue à se professionnaliser. L’enjeu est de taille et le marché va devenir de plus en plus exigeant !» Pour faire face à l’enjeu, il joue la croissance externe. Il vient de reprendre l’entreprise messine Darmian Médical qui aurait tout simplement disparue. Depuis avril, c’est sa fille Margaux qui assure la direction de l’agence messine d’Everest Médical. La relève est assurée et l’ADN du métier semble transmis. La boucle est bouclée pour Olivier Evrard ou presque…