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Mouvement social : la CPME 57 monte au créneau

Dans le contexte plus que tendu entourant les débats sur la réforme des retraites qui approche d’une étape décisive dans les prochaines heures, la CPME 57, au diapason de sa centrale nationale, affirme que «ceux qui ne manifestent pas ont aussi le droit d’être entendus.» Le message est clair : «laissez respirer l'économie de proximité.»

«Manifester oui, bloquer non», affirme la CPME.
«Manifester oui, bloquer non», affirme la CPME.

Dans les hémicycles parlementaires, comme dans la rue, l’atmosphère qui entoure la réforme des retraites présentée par le gouvernement est électrique. Le texte tant décrié passe ce mercredi en commission mixte paritaire avant son retour à l’Assemblée nationale jeudi après-midi, pour cette fois, un vote décisif par les députés. La question est sur toutes les lèvres ? 49.3 ou pas ? Quoi qu’il en soit, le mouvement social a peu de probabilités de s’éteindre post vote. Que va-t-il advenir dans les jours prochains ? On ne lit pas dans le marc de café, mais l’heure ne sera pas à l’apaisement et au dialogue constructif. On peut le regretter sur un sujet qui, bien construit et expliqué, aurait lié les générations au lieu de les cliver. Car cette réforme méritait un vrai débat de société, argumenté, éloigné des positions dogmatiques et idéologiques, celles-ci se faisant jour de tout côté, affichant souvent ce qui tient de la boutiquerie politicienne. Ce ratage restera dans l'ADN de cette réforme, pourtant importante... La hauteur de l'enjeu valait mieux, de la concorde davantage que de divisions exacerbées et improductives...

Tout le monde ne télétravaille pas...

De son côté, la CPME 57 donne son opinion sur le climat actuel : «Se faire entendre en faisant grève est parfaitement légitime. Mais prétendre vouloir mettre la France «à l’arrêt» ou, pire encore, «à genoux» est évidemment inadmissible. Quant aux différentes menaces allant des coupures d’électricité au blocage des raffineries, elles sont d’autant inacceptables qu’elles émanent d’une minorité qui prétend imposer sa loi à une immense majorité. La menace ciblée ne peut pas être une voie d’action syndicale.» La CPME 57 poursuit : «Tout cela n’est pas sans conséquence économique. Le télétravail vient, certes, diminuer l’impact sur l’activité, mais il convient de rappeler que seuls un tiers des postes sont télétravaillables. La désorganisation engendrée par les mouvements sociaux dans les transports ou dans les écoles notamment, pénalise les salariés qui peinent à se rendre sur leur lieu de travail et doivent trouver des solutions pour leurs enfants. Elle freine également l’activité des entreprises, et en particulier de certains secteurs, comme celui lié au tourisme ou au commerce. La succession de journées d’actions syndicales risque donc bien de se traduire par un ralentissement de l’activité économique. Les commerçants, les hôteliers et les restaurateurs sont particulièrement inquiets de la multiplication des journées perdues. Ceux qui réalisent une partie de leur chiffre d’affaires le week-end, craignent que le rattrapage ultérieur à ce samedi soit difficile.»

Un appel pour sauvegarder le tissu économique local

La CPME 57, de conclure : «Nous appelons donc les organisations syndicales, mais également les manifestants, à bien avoir conscience des conséquences pour les artisans, commerçants, TPE et PME. La CPME souhaite également que le gouvernement prenne rapidement les mesures qui s’imposent pour ne pas laisser bloquer les raffineries et mettre la France «à sec». Il est aussi de sa responsabilité de prendre les mesures qui s’imposent pour garantir la liberté de circulation et la liberté de travailler. La question de l’effectivité du service minimum reste également un véritable sujet qui méritera que des réponses soient apportées. Ceux qui manifestent ont le droit d’être entendus. Les autres, aussi, en rappelant qu’il s’agit de l’immense majorité des Français.»