LORRAM, réponse messine au transport des personnes à mobilité réduite

LORRAM, réponse messine au transport des personnes à mobilité réduite

Lancée en 2019 à Metz et dans son agglomération, l’entreprise Lorraine Autonomie Mobilité est spécialisée dans le transport, l’assistance, l’accompagnement des personnes dépendantes ou à mobilité réduite. Cette TPE s’appuie sur la longue expérience en la matière de son créateur, Pierre Monnac. Les potentialités de la structure sont importantes et répondent à une cruciale  question de société.

A 59 ans, Pierre Monnac n’est pas du genre langue de bois et sait mieux décrire que quiconque le concept qu’il a lancé sur la métropole messine l’an passé. Il en parle avec force et conviction. Son entreprise, LORRAM, part d’une problématique urbaine, mais aussi rurale : «Comment trouver un mode de transport adapté quand on est en situation de handicap ?» Se rendre au travail, aller étudier, sortir au cinéma ou au théâtre, au restaurant, chez le coiffeur, faire ses courses… Des situations banales pour la plupart d’entre nous et qui vite se compliquent quand on présente en handicap. Fort de sa probante expérience de deux décennies dans le transport des personnes à mobilité réduite, à Paris notamment, Pierre Monnac a dupliqué cette implication à Metz. Pourquoi la ville mosellane, serait-on tenté de demander ? L’homme répond sans ambages : «J’y ai rencontré l’amour tout simplement, ma compagne est Lorraine. Et ici, comme ailleurs, j’ai constaté le déficit d’offre concrète pour les personnes en situation de handicap dans bien des cas. Je dirais handicaps. Cela concerne les personnes en fauteuil roulant ou non, comme les déficients visuels. Le handicap présente des formes multiples.» Il créé la société Lorraine Autonomie Mobilité, plus connue sous la dénomination LORRAM, qu’il pilote depuis. La structure est agréée par le Ministère de la Transition Écologique, chargée des Transports. D’une nature volontiers empathique, il note : «Dans le contexte de crise sanitaire que nous vivons actuellement, l’entraide, la tolérance et la proximité n’ont jamais été aussi importantes. Autour de mon service, je réponds à des problématiques du quotidien et je développe le «mieux vivre ensemble.» Animée par le principe d’inclusion sociale, LORRAM se positionne comme une alternative à l’ambulance et aux voitures sanitaires. «Tout simplement, parce que les personnes en situation de handicap n’ont pas qu’une vie médicale, mais une vie sociale également.»

Un frein au développement

Dans la pratique, LORRAM dispose d’un véhicule climatisé de type monospace et ses équipements assurent les déplacements de ses passagers dans des conditions optimales de confort et de sécurité. Dans sa configuration aménagée, le véhicule facilite l’installation des personnes à mobilité réduite ou en fauteuil roulant, sans transfert ni manipulation grâce, d’une part, à un siège à l’avant pivotant et abaissable avec télécommande, aidant  l’installation à bord de personnes mobiles, se déplaçant avec un déambulateur, des béquilles ou adapté à des personnes de petite taille, et, d’autre part, à un emplacement dédié et accessible pour un passager en fauteuil roulant, avec une rampe automatique et abaissable, un kit d’arrimage ainsi qu’une ceinture de sécurité 3 points. Dans la diversité des personnes bénéficiant des services de son entreprise, Pierre Monnac, transporte notamment du personnel de la région Grand Est vers son lieu de travail, un jeune autiste vers son établissement scolaire, coopère avec des Ehpad. En somme, LORRAM c’est une prestation individualisée, adéquate, par exemple, pour les transferts aller-retour vers les gares et les aéroports, comme pour tous les déplacements personnels ou professionnels. Si LORRAM trouve au fil des mois sa vitesse de croisière, cet ordonnancement maîtrisé rencontre néanmoins un écueil, que Pierre Monnac détaille : «Pour l’heure je ne suis pas conventionné par les autorités sanitaires pour transporter des personnes à mobilité réduite dans un cadre médical. C’est à la fois une anomalie et un paradoxe, car aucun taxi de Metz n’est équipé comme mon véhicule. Il y a donc une réponse qui n’est pas donnée à un public, en ayant pourtant grand besoin. Mais, je continue à mener mon combat pour obtenir cette convention. Elle me permettrait d’ici fin 2021 d’embaucher deux chauffeurs et dans les cinq ans, d’optimiser les services de LORRAM par territoire géographique. » Pierre Monnac a choisi pour son entreprise un slogan, lequel sonne comme une vraie philosophie d’action, d’existence, dirions-nous : «Notre seul souci, vous faire oublier les vôtres.» A l’heure où le législateur se penche sur le Grand âge, la dépendance et l’autonomie, l’initiative messine trouve ici tous son sens, logistique et humaine.