Les difficultés de trésorerie stressent les dirigeants de

Les trois quarts des dirigeants des petites entreprises se déclarent être en forme, mais des indicateurs montrent que la situation se dégrade.
Les trois quarts des dirigeants des petites entreprises se déclarent être en forme, mais des indicateurs montrent que la situation se dégrade.

Les trois quarts des dirigeants des petites entreprises se déclarent être en forme, mais des indicateurs montrent que la situation se dégrade.

Les chefs des petites entreprises se déclarent souvent en bonne santé, même s’ils sont nombreux à être stressés. Et leurs malaises psychiques et physiques ont crû depuis l’an dernier, révèle la deuxième édition de l’étude MMA. 

Les trois quarts des dirigeants des petites entreprises se déclarent être en forme, mais des indicateurs montrent que la situation se dégrade. Tels sont les résultats de la deuxième édition de l’étude de l’assureur MMA, menée par OpinionWay auprès d’un échantillon de 1 284 dirigeants d’entreprises, représentatif des entreprises françaises de moins de 50 salariés. L’étude a été présentée le 17 mai à Paris, lors d’une conférence organisée par l’AJPME, Association des journalistes spécialisés dans les PME. Globalement, les trois quarts des dirigeants de PME «jugent leur état de santé bon, ce qui est plutôt stable, par rapport à l’an dernier», explique Laurent Gassié, directeur d’études chez OpinionWay. À l’autre extrémité, ils ne sont que 5 % à déclarer être en «mauvaise ou très mauvaise santé». Pour autant, par rapport à l’an dernier, «plusieurs signaux montrent une légère dégradation de la situation (…). Les affections sont nombreuses et surtout elles sont en augmentation, notamment l’anxiété et les troubles du sommeil», poursuit Laurent Gassié. Les domaines psychiques et physiques sont également concernés et un dirigeant sur cinq déclare avoir un problème de santé chronique ou à caractère durable. Quant au stress, «il est très présent, et très lié aux difficultés de l’entreprise», ajoute le directeur d’études. Ainsi, 58 % des chefs d’entreprise déclarent connaître des journées stressantes. Plusieurs situations sont identifiées comme étant à l’origine du problème : les difficultés de trésorerie (pour 61 % des sondés) et les incertitudes sur l’activité à venir, dans les semaines ou les mois prochains arrivent en tête de liste (60 %). Suivent la surcharge de travail (58 %), le fait de devoir licencier un salarié (35 %) et les difficultés à organiser le temps de travail des employés (28 %). Reste que le stress n’est pas vu de manière univoque : «les dirigeants sont assez partagés sur l’impact du stress. 51 % disent que c’est stimulant pour leur travail, mais 67 % estiment aussi qu’il est nuisible à leur santé», relève Laurent Gassié.

Interactions…

Autre constat de l’étude, l’état de santé du dirigeant et l’activité professionnelle s’influencent mutuellement. Ainsi, 11 % des sondés indiquent avoir été arrêtés par leur médecin durant les 12 derniers mois. Et parmi ces derniers, ils sont 37 % à juger que cet événement a impacté l’activité de leur société. En fait, le lien perçu est tellement puissant qu’un tiers des dirigeants a fait le choix de poursuivre son activité en dépit de problèmes de santé, afin de ne pas nuire à l’entreprise. Au quotidien, les dirigeants consacrent de nombreuses heures à leur activité : deux sur cinq travaillent plus de 50 heures par semaine. Dans le même sens, leurs nuits sont courtes. Avec moins de 7 heures de sommeil quotidiennes, en moyenne, un dirigeant sur trois estime ne pas dormir suffisamment. Pour autant, «ils jugent ces horaires supportables», nuance Laurent Gassié. Et de fait, «88 % des dirigeants d’entreprise pensent avoir une bonne hygiène de vie. Et cette tendance est en progression. 86 % d’entre eux veillent à leur alimentation, et un dirigeant sur deux déclare pratiquer un sport régulièrement», rapporte le responsable. Mieux, à en suivre leurs réponses au sondage, les chefs d’entreprise mènent une vie plutôt saine : ils ne sont que 27 % à déclarer fumer au moins une cigarette par jour et 6 % à consommer des produits tels que calmants, antidépresseurs, cocaïne et cannabis. Ou encore, 4 % déclarent boire trois verres d’alcool ou plus, plus de quatre fois par semaine, quand 13 % des Français sont des consommateurs quotidiens d’alcool, d’après l’INPES, l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé. «Ces données sont des déclarations. Il peut y avoir jusqu’à 10 points de sous-déclarations», précise, toutefois, Laurent Gassié. Les sous-déclarations sont en revanche sans doute limitées, lorsque 87 % des chefs d’entreprise disent ne jamais pratiquer d’activité de relaxation, comme de la méditation ou du yoga.

anne.daubree