Territoires

Le secteur social et médico-social mosellan alerte les pouvoirs publics

Ce mardi 30 novembre, les professionnels du secteur social et médico-social œuvrant dans le secteur de l’accompagnement des situations de handicap, du grand âge, de la protection de l’enfance, de la lutte contre les exclusions, des addictions et de la protection juridique des majeurs se rassembleront devant la préfecture de Metz, alertant sur les conséquences du Ségur de la Santé quant à leurs professions. Un manifeste sera remis au préfet de la Moselle, Laurent Touvet. Explications.

Le communiqué adressé à la presse traduit les inquiétudes et les incertitudes du secteur associatif social, médico-social et sanitaire. Soit en Grand Est quelque 109 000 emplois et 3 400 établissements employeurs, dont le personnel est en première ligne depuis le début de la crise sanitaire. Le propos commence par un constat : «Aujourd’hui en France, les professionnels des secteurs social et médico-social, ainsi que ceux des services mandataires judiciaires, accompagnent au quotidien des millions de nos concitoyens en perte d’autonomie ou handicapés. Cet accompagnement est en grande majorité assuré par des structures à but non lucratif, dépendantes de financements publics, au travers de services et d’établissements sociaux et médico-sociaux. Avec le secteur de la santé, le secteur social et médico-social est un des deux piliers essentiels de notre système de santé.»

La question de l'accompagnement de la personne

L'actualité immédiate est dépeinte ensuite : «Pour sauver notre système de santé, affaibli par des décennies de choix politiques discutables et une pandémie inédite qui a mis en lumière ses faiblesses, le Gouvernement a lancé le Ségur de la Santé et acté la revalorisation salariale des personnels de Santé. Ce n’est qu’un juste retour des choses tant les personnels ont été éprouvés, mais ces revalorisations n’ont concerné qu’une partie des personnels soignants (ceux du secteur sanitaire et des EHPAD), laissant «sur le carreau», avec un profond sentiment d’amertume, de colère et d’injustice au regard de leur investissement quotidien les «oubliés du Ségur». Les annonces du Premier ministre le 8 novembre dernier vont dans le bon sens : une partie des soignants «oubliés» va pouvoir bénéficier d’une revalorisation salariale mensuelle de 183 € net. C’est une avancée qui reste insuffisante car l’accompagnement des personnes repose également sur les personnels éducatifs et ceux des services administratifs du secteur médico-social (...). Les acteurs du secteur souhaitent à nouveau alerter sur la dégradation de l’accompagnement à la personne, directement impacté par des personnels qui quittent le secteur au profit d’emplois mieux rémunérés. Il est urgent de revaloriser tous les métiers d’accompagnement à la personne, car, au bout de la «chaîne», ce sont les personnes accompagnées, leurs familles et les aidants qui font les frais de cette situation.»

L'attractivité des métiers

Ainsi, ce mardi 30 novembre, à 10 h 30, direction, administrateurs, conseillers de territoires et salariés de l’Apei Moselle se rassembleront aux côtés d’associations du secteur social et médico-social, devant la préfecture de Metz, dans le cadre d’une mobilisation régionale - également à Châlons en Champagne et Strasbourg - visant à alerter les pouvoirs publics quant au Ségur. Un manifeste sera remis au préfet de la Moselle, Laurent Touvet. Ces dernières semaines, beaucoup d’établissements ont été amenés à réduire leur accompagnement - fermeture d’accueil de jour ou d’internat en semaine -, faute de pouvoir trouver du personnel. Les politiques nationales et départementales de solidarité sont clairement au centre des débats. Si le secteur social est mentionné dans l’accord de méthode de la mission Laforcade, pour l’heure, aucune mesure n’a été retenue pour les professionnels de l’accompagnement dans le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2022. Le Premier ministre a annoncé l’organisation d’une conférence des financeurs avant le 15 Janvier 2022 dédiée, notamment, à la problématique du manque d’attractivité du secteur social. Les effets collatéraux du Ségur de la Santé et la question de l’attractivité des métiers du soin et de l’accompagnement dans les services et établissements sociaux et médico-sociaux sont un enjeu sociétal.