Aménagement territorial

Le Pont de la Liberté, lien dans l’Histoire

Le Pont de Cattenom est devenu voici quelques jours Pont de la Liberté. Un aménagement de territoire important qui s’inscrit également dans l’histoire du département mosellan. Retour sur une inauguration symbole.

Le Pont de la Liberté, inauguré le 8 mai dernier. (c) Guillaume Ramon.
Le Pont de la Liberté, inauguré le 8 mai dernier. (c) Guillaume Ramon.

Baptisé le 8 mai 2021 par Patrick Weiten, président du département de la Moselle, le Pont de la Liberté permet à la RD56 de franchir la Moselle et de relier Cattenom et Koenigsmacker. Ce pont autorise le passage de véhicules motorisés, mais encourage également les modes de déplacement doux grâce à deux pistes, dédiées aux cyclistes et aux piétons. Inauguré le 15 octobre 2019, à l’issue d’un chantier d’envergure, l'ouvrage a représenté pour le département un investissement de 10,5 M€.

Héritier de juin 1944

Le remplacement du pont de Cattenom-Koenigsmacker s’est inscrit dans l’aménagement du territoire. Il est aussi le témoin de l'Histoire. Les structures de l’ancien ouvrage de Cattenom sont des éléments appelés «whales» ou «baleines» du débarcadère d’Arromanches (Calvados) qui ont permis aux Alliés d’acheminer en juin 1944 une partie du matériel et des hommes ayant participé à la libération de l’Europe de l’Ouest lors de la Seconde Guerre Mondiale. Les «baleines» avaient été utilisées dans les années 1960 pour reconstruire le pont, détruit lors des combats. En septembre 2019, à l’occasion du 75e anniversaire de la Libération de la France, les travées constituant l’ancien ouvrage sont restituées pour une partie au département du Calvados. Trois «baleines» ont pris la direction de Saint-Côme-de-Fresné, Tracy-sur-Mer et d’Arromanches tandis que les deux autres ont été installées respectivement à Cattenom, pour une réutilisation sur la piste cyclable Charles-le-Téméraire et à Veckring, au site du Fort du Hackenberg.

Reconstruction et hommage

Le pont provisoire, installé en 1965 avec les poutres métalliques du port artificiel d’Arromanches de 1944 a fait l’objet d’une surveillance constante du département, mais son état général de vétusté et le fait que cet ouvrage ne répondait plus aux besoins actuels de mobilité a conduit la programmation de sa reconstruction en 2017. Le pont provisoire était limité en tonnage (20 tonnes) et en largeur (1 seule voie), sans aménagement pour les modes doux. Comportant cinq travées, chacune composée de deux poutres latérales en forme de «baleine» (ou «whale»), ce pont métallique mesurait 125 mètres de longueur totale et supportait un trafic d’environ 4 500 véhicules par jour, permettant de franchir la Moselle par une circulation alternée. Le nouvel ouvrage d’art réalisé est un ouvrage mixte (structure acier - dalle en béton armé). Il mesure 127 mètres de longueur en deux travées et comporte deux voies ainsi qu’une voie piétonne et une piste cyclo-piétonne. La réalisation a été confiée au groupement d’entreprises Demathieu Bard/Berthold et les travaux se sont déroulés de novembre 2017 à octobre 2019. Avant de baptiser le pont, le département a proposé aux Mosellans d’en choisir le nom. Pour cela, ils ont été invités, en août 2020 à voter, via le bulletin de jeu de Moselle Infos n° 66 et sur Facebook pour leur nom favori. Trois noms leur ont été proposés : pont de la Liberté, pont Overlord et pont Kirby. Le Pont de la Liberté a remporté le plus de suffrages avec 4 429 voix sur un total de 9 617 votes (46 %). Le pont Overlord et le pont Kirby ont respectivement recueilli 26,5 % et 27,5 % des voix.


Le Pont de la Liberté en chiffres

2 500 tonnes : poids global de l’ouvrage

800 tonnes de charpente métallique

1 200 m3 de béton et 136 tonnes d’acier pour le tablier en béton armé

1 240 m3 de béton et 156 tonnes d’acier pour les appuis

240 mètres de pieux constitués de 240 m3 de béton et 16 tonnes d’acier

1 000 tonnes d’enrobés

2 000 tonnes de grave - bitume

1 000 m2 d’étanchéité