Entreprises

Le lycée professionnel mosellan sur le chemin de la réforme

La réforme du lycée professionnel détaillée par le président de la République, le 4 mai dernier, implique des changements à court et plus long terme. Ils concernent et vont impacter directement l’écosystème entrepreneurial mosellan et les filières d’insertion professionnelle et d’apprentissage locales. L'objectif est bien ici de répondre aux besoins des entreprises quant aux métiers en tension et ceux en devenir, voire à inventer. En somme, mettre la formation à l'aune de notre époque pour la rendre plus efficiente. Au final, l'insertion professionnelle et l'emploi doivent s'en trouver facilités.

Donner toutes les chances d'un apprentissage et d'une insertion professionnelle réussies.
Donner toutes les chances d'un apprentissage et d'une insertion professionnelle réussies.

À la rentrée de septembre, le paysage du lycée professionnel en France devrait entamer sa mutation. Le jeudi 4 mai, en Charente-Maritime, le président de la République, Emmanuel Macron, a présenté la réforme du lycée professionnel, à la suite de celle de l’apprentissage. Avec ce double objectif «d’un investissement d’un milliard d’euros par an» et «de 100 % d’insertion professionnel.» Pour réaliser cette ambition, l’État s’appuie sur la lutte contre le décrochage scolaire, l’amélioration de l’insertion professionnelle et la reconnaissance du travail et de l’engagement du corps enseignant.

Une rémunération de stage prise en charge par l'État

Parmi les annonces faites figure celle liée à la mise en place d’une rémunération pour les élèves des lycées professionnels durant leurs stages en entreprise, dès la rentrée prochaine. Concrètement, les lycéens toucheront 50 € par semaine en classe de seconde et en première année de CAP, 75 € en classe de première en en deuxième année de CAP, et 100 € en terminale et troisième année de CAP. En terminale, la durée des stages sera augmentée de 50 % pour les élèves souhaitant se diriger directement vers l’emploi. Elle reste inchangée pour les années de seconde et de première. La gratification des stages réalisés en entreprise au cours de la formation sera prise en charge par l’État à 100 % pour les lycées professionnels, agricoles et de la mer. Jusqu’alors, aucune rémunération n’était officiellement proposée aux élèves pour les trois périodes de formation qu’ils doivent effectuer. Le montant de ce versement se fera directement via l’établissement, pas par l’entreprise.

Répondre aux besoins des entreprises, maintenant et pour demain...

Quant à cette réforme du lycée professionnel, un élément majeur intervient : pour être en phase avec le marché du travail et optimiser l’insertion sur celui-ci, la carte des formations est amenée à être revue. Il y a là la volonté, exprimée par les acteurs économiques et entrepreneuriaux, de tendre vers un modèle de formation qui prend en compte les métiers en tensions et ceux en devenir. En fonction des territoires, des formations ouvriront ou fermeront, à partir de cette fin d’année 2023. À noter : après le bac, des spécialisations sur une année seront articulées, pour éviter aux bacheliers d’arriver trop jeunes sur le marché du travail. Si les lycées professionnels accueillent un lycéen sur trois, seul un bachelier professionnel sur deux et un quart des élèves titulaires d’un CAP parviennent à s’insérer dans l’emploi dans l’année suivant l’obtention de leur diplôme. En fonction des filières, le taux d'emploi à l'issue des lycées professionnels s'échelonne de 10 à 90 %. Il y a donc urgence à clarifier et simplifier pour plus d’efficience. En Moselle, on rappellera ces données : le département recense 33 lycées professionnels publics et privés, fédérant plus de 10 000 lycéens (soit 43 % du total des effectifs lycéens mosellan). Nationalement, comme localement, on le voit, le challenge à relever est majeur. Il s'inscrit dans le présent et dessine le futur. Celui de nos jeunes appelés à devenir des salariés des entreprises.