La tête de l’emploi

La tête de l’emploi

En 2016, Sophie Hel succédait à Dominique Van Keirsbilck à la tête de la maison de l’emploi du Grand Nancy. Juriste de formation, enseignante pendant quelques mois, la dynamique quadra a surtout beaucoup appris aux côtés de Laurent Hénart dont elle fut l’attachée parlementaire puis la chef de cabinet. Ses missions sont aujourd’hui différentes. Mais elle continue à travailler beaucoup, voire énormément, au risque parfois d’en oublier sa propre vie.

«Je vous préviens, je n’aime pas trop parler de moi». Les choses ont au moins le mérite d’être claires… Au téléphone, comme dans la vie d’ailleurs, Sophie Hel est cash. Directrice de la Maison de l’emploi (MDE) du Grand Nancy depuis le 7 décembre 2016, elle préfère expliquer son rôle et surtout celui de la MDE et de la Mission locale qu’elle dirige également. On sent très vite que le sujet est sensible. Ne vous risquez surtout pas à les confondre avec le Pôle emploi voisin, ni à dire qu’elles ne servent à rien… Là vous frôlez assurément l’incident diplomatique ! UNE PHASE D’OBSERVATION DE TROIS MOIS Nommée directrice de la Maison de l’emploi voilà un an, Sophie Hel n’arrive pas en terre inconnue. Elle a suivi le développement des MDE depuis leur création en 2005 par le bouillonnant Jean-Louis Borloo alors ministre de l’emploi. Mais elle ne maîtrise pas tous les rouages de son fonctionnement et en est consciente. «Je me suis accordée une phase d’observation de trois mois» explique-t-elle. Elle prend surtout le temps de rencontrer un à un les salariés. «Je suis là pour animer une équipe qui se doit ensuite d’être opérationnelle pour aider des jeunes à s’en sortir et les chefs d’entreprise à trouver du personnel» souligne-t-elle. Curieuse de tout, Sophie Hel veut connaître le rôle de chacun. L’initiative peut surprendre, parfois même agacer. Là encore, elle explique son objectif, quitte à se répéter pour bien faire passer le message.

UNE RENCONTRE QUI A CHANGÉ SA VIE

Titulaire d’un DEA en droit européen, Sophie Hel se paie le luxe de sortir major de sa promotion.   Elle se laisse convaincre par ses enseignants de préparer une thèse mais sans grande conviction. Elle part alors à Salamanque en Espagne, intègre l’université pour une carrière qui semble toute tracée. Loin de céder aux charmes ibériques, la jeune femme finit par s’ennuyer et décide de rentrer à Nancy. Elle enchaîne alors les CDD au CIC avant de faire la rencontre qui va la sortir de son train-train quotidien. En 2005, aux hasards d’une réunion politique, elle croise Laurent Hénart et l’inonde de questions. Convoquée le lendemain à sa permanence, elle en ressort avec un emploi d’attachée parlementaire. C’est le début d’une longue collaboration. Après l’assemblée et un break de deux ans dans un cabinet d’avocats, Sophie Hel devient la chef de cabinet de Laurent Hénart lorsqu’il est élu maire. Même si aujourd’hui ils ne travaillent plus ensemble, elle dit toujours : «mon patron» en parlant de lui. «Il m’a tout appris : l’autonomie, l’échange, la participation» reconnaît-elle avant d’ajouter : «si je dois retenir une phrase de lui, c’est: «Qu’est-ce que vous en pensez  ?». C’est seulement l’an dernier, qu’elle décide de s’émanciper, après douze ans de bons et loyaux services. Sophie Hel ne part pas de gaieté de cœur mais elle veut aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs. À la Maison de l’emploi, le challenge est relevé. Elle va devoir faire face aux baisses de subventions sans pour autant délaisser les laissés-pour-compte de la société. Pour cela, elle enchaîne les heures de travail en s’accordant seulement de courtes pauses avec ses nièces de trois et cinq ans. Mais cet été quand même, Sophie Hel s’est octroyée une semaine de vacances, loin de Nancy. Cela ne lui était jamais arrivé !