La SEBL Grand Est en mode ZAN

L’Espace K, réussite emblématique d’un projet de reconversion de friche, porté par SEBL Grand Est dans la cadre de la requalification de l’ancien site Kleber-Michelin à Toul.
L’Espace K, réussite emblématique d’un projet de reconversion de friche, porté par SEBL Grand Est dans la cadre de la requalification de l’ancien site Kleber-Michelin à Toul.

ZAN pour Zéro Artificialisation Nette ! Derrière ce terme se cache une volonté affichée des pouvoirs publics de stopper la consommation chronique des espaces naturels ou agricoles, histoire de maîtriser, au mieux, l’étalement urbain. Une nouvelle ère nécessaire dans les politiques d’aménagement du territoire. La SEBL Grand Est, la société d’économie mixte d’aménagement de la région Grand Est, a déjà anticipé cette nouvelle tendance entraînant une ingénierie poussée et une nouvelle façon de concevoir le développement des territoires.  

Restructuration de l’Espace K à Toul. Celle de la friche militaire de l’Arsenal à Chantraine dans les Vosges ou encore le réaménagement du quartier des Capucins à Commercy. Ces opérations, menées par le SEBL Grand Est, la société d’économie mixte d’aménagement de la région Grand Est, s’affichent comme des projets répondant à la problématique du Zéro Artificialisation Nette (ZAN). Cette dénomination apparaît aujourd’hui comme le nouveau vocable à la mode chez les spécialistes de l’aménagement du territoire. Il traduit la volonté (gouvernementale notamment) de mettre fin à l’étalement urbain, au grappillage des terres agricoles et naturelles du fait de l’accroissement galopant des villes quelle que soit leur taille (voir encadré). Si la région Grand Est apparaît moins touchée que la moyenne nationale par ce phénomène dit d’artificialisation des sols à en croire les analyses réalisées par France Stratégie, l’exécutif régional a décidé de faire de cette problématique une de ses priorités.

Recours à une ingénierie poussée

Dans son SRADDET (Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires), il mentionne : «qu’afin d’enrayer ce processus de consommation foncière, les territoires sont invités à mettre en œuvre des politiques et des actions permettant de réduire la consommation du foncier agricole, naturel et forestier de 50 % d’ici 2030 et de 75 % d’ici 2050, notamment en optimisant les potentiels de développement des espaces déjà urbanisés tout en respectant les principes de l’urbanisme durable. Il s’agit donc de réduire la consommation foncière et d’optimiser le potentiel mobilisable par différents outils et stratégies.» Reste que cette volonté affichée pour répondre à un enjeu de taille en termes de territoire et d’environnement, entraîne un véritable chamboulement pour les professionnels de l’aménagement urbain et autre. «Aujourd’hui dans le but de préserver les espaces naturels et les zones agricoles, et donc pour consommer moins de foncier, la tendance est résolument à la densification. Densification des villes d’une façon verticale, construire plus haut à défaut de construire plus large, et reconversion des différentes friches en réinvestissant des terrains laissés à l’abandon qui ont une histoire avec une première occupation industrielle, militaire ou commerciale», assure la SEBL Grand Est. Une nouvelle approche, synonyme de grande complexité pour faire cohabiter les différents paramètres. La seule solution : «avoir recours à plus d’ingénierie.» Sur ce point, la SEBL Grand Est assure avoir le répondant nécessaire en s’affichant «comme un spécialiste de la complexité capable de la gérer tout en conservant une vision et une approche globale et stratégique des projets.»

Emmanuel VARRIER

La révolution ZAN

ZAN pour Zéro Artificialisation Nette ! Ce terme apparaît pour la première fois dans le Plan biodiversité 2018, issu du Comité interministériel de juillet 2018 sous l’égide du ministère de la Transition écologique. France Stratégie le reprend dans un rapport de juillet 2019 en le présentant comme un objectif dont l’échéance n’est pas définitivement arrêtée mais dont le sens est clair pour faire face à une situation chronique. Chaque année en France, 16 000 à 61 000 hectares passent de l’état d’espace naturel ou agricole à l’état de terrain aménagé. L’habitat compte pour 42 % de cette surface, les infrastructures de transport pour 28 % et le foncier dit de service pour 16 % (dont 14 % de surfaces commerciales). C’est certain, il y a urgence !