La roue tourne… dans le vide

La roue tourne… dans le vide

L’histoire est toujours écrite par les vainqueurs rarement par les vaincus. Dans la bataille ouverte au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale où a débuté le 3 mai le débat sur la loi Travail (et à l’aube d’une séquence parlementaire annoncée le 12 mai pour s’achever par un vote solennel le 17 mai), qui sera réellement vainqueur ? Quelle qu’en soit l’issue, personne n’en sortira grandi. Du côté des représentants patronaux qui dans leur ensemble étaient beaucoup plus favorables à la première mouture de la loi qu’à la version présentée aujourd’hui «qui ne servira à rien», comme l’a rappelé François Asselin, le président de la CGPME lors de son passage à Nancy, le 2 mai. De l’autre côté, celui de la rue mobilisée depuis le mois de mars, on reste campé sur ses positions. Tout le monde a encore en mémoire, les images des manifestations du 1er mai et des jours précédents où plusieurs casseurs (ainsi dénommés, histoire de faire la différence entre les bons et les mauvais manifestants) s’en sont pris aux différents symboles de la société libérale actuelle. Insurrection dans l’Hexagone ? Non, pas encore, mais on en est pas loin ! Dans ce petit espace d’ouverture de votre hebdomadaire économique et régional, cette probabilité a déjà été susurrée, puis évoquée en espérant que dans quelques semaines elle ne s’affirme pas réellement. Il est fort à parier que le sujet sera de nouveau d’actualité, vu l’impasse qui semble se profiler. Avec la volonté gouvernementale de surtaxer les CDD, pas impossible de voir descendre dans la rue cette fois-ci les patrons de TPE et de PME. Des dirigeants franchement énervés, pour prendre un qualificatif modéré. Reste que tout le monde semble (pas vraiment gentiment) tourner en rond. Au moins, on évite le crash pour le moment…

emmanuel.varrier