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La Moselle n'échappe pas à la tendance des micro-entrepôts urbains

La progression de l'e-commerce, accélérée par la crise sanitaire, pousse le secteur de la logistique à mieux organiser la livraison du «dernier kilomètre». La concurrence est rude sur ce marché en plein boom et où les acteurs se multiplient. Dans ce contexte tendu, comment se situe en septembre les prix des entrepôts et locaux d’activités en Moselle ? Éléments de réponse avec en toile de fond la réduction des distances et un mix économie-écologie.

Réduire les distances avec la clientèle : la crise rebat le mode traditionnel de la logistique commerciale.
Réduire les distances avec la clientèle : la crise rebat le mode traditionnel de la logistique commerciale.

C’est un phénomène découlant directement de la crise de la Covid-19. Plutôt des multiples adaptations du monde commercial à ce temps inédit. La construction d’entrepôts aux portes des villes se développe. C’est particulièrement visible pour les petits entrepôts situés au cœur des localités. Ces actifs sont recherchés par trois types d’acteurs : les e-commerces classiques qui veulent livrer les biens commandés de plus en plus rapidement, en moins de dix minutes parfois, les e-restaurants, en plein essor, mais également des commerces ancrés sur les territoires et souhaitant stocker leurs marchandises en dehors de leur surface commerciale. Faute de foncier constructible dans ces domaines, le marché se concentre sur des surfaces réduites, de 300 m² à 3 000 m² ; proposées par des bailleurs commerciaux qui se sont retrouvés sans locataire, à la suite des fermetures des mois passés.

Relative stabilité en Moselle

La Moselle n’échappe pas à cette tendance d’opérateurs cherchant des entrepôts urbains multi-étages, d’un à trois niveaux. En un an, le loyer moyen dans le département aura très peu évolué en la matière, par rapport à d’autres. Avec une hausse de + 1,9 %, l’évolution mosellane n’est pas spectaculaire. Le voisin meurthe-et-mosellan connaît une hausse de + 5,9 %. Les records en la matière appartiennent à Paris, l’Indre-et-Loire, la Seine-Maritime, l’Eure : tous dépassent les + 15 %. En septembre 2021, le loyer moyen en Moselle est de 78 € HT-HC/m²/an. À mille lieux des prix dans la région parisienne, Alpes Maritimes ou Pyrénées Atlantiques : plus de 100 €/m². Avec une pointe à 392 €/m² pour Paris. Le prix de vente moyen d’un local d’activités type entrepôt en Moselle est de 1 008 €/m², dans une fourchette allant de 596 m² à 1 718 m². Au regard de la situation hexagonale, cela reste modéré. Sur ce registre, la Moselle voisine avec des tarifs moyens que l’on retrouve dans l’Oise, l’Ille-et-Vilaine, le Loiret ou les Côtes-d’Armor.

Quid des mois à venir ?

Les répercussions de la crise sanitaire avec son lot d’inconnues sur le marché de l’immobilier d’entreprise seront à surveiller dans les mois à venir. Le La tendance est donc aux petits entrepôts logistiques urbains. Dès lors, plusieurs paramètres entrent en ligne de compte pour la viabilité et la sécurité : le contrôle de l’urbanisme réglementaire, la solidité du plancher, la puissance électrique, le traitement d’air, l’organisation des rangements, la mise en place de l’intelligence artificielle pour la gestion des stocks. La logistique du dernier kilomètre est un enjeu crucial au niveau économique et écologique. En effet, les relais en centres-villes réduisent le trafic des gros véhicules, favorisant les véhicules électriques et les vélos. Développer un maillage de locaux de livraison de plus en plus proche de la potentielle clientèle : c’est précisément la stratégie nationale du géant du e-commerce Amazon. On l’a vu récemment avec son implantation dans le périmètre messin. D’autres emboîtent le pas à cette ambition du «toujours plus près», avec cette propension à réduire les distances et l'optimisation du mode transport. Entre prise de conscience environnementale et volonté d'actionner les leviers sur ce terrain et process visant plus prosaïquement à diminuer les coûts. Le prix du foncier dans les agglomérations n'y est pas étranger...

«La tendance est aux micro-entrepôts du dernier kilomètre.»