Écologie

La bioéconomie régionale passe par la Moselle

Les États Généraux de la région Grand Est de la bioéconomie ont permis récemment de tirer un bilan prometteur de la stratégie régionale 2019-2022 et de se projeter vers 2030 avec l’ambition d’une économie du vivant. Cela se traduit concrètement en Moselle, à Saint-Avold, par le développement et la réussite de l’entreprise Afyren.


© : Afyren Neoxy.
© : Afyren Neoxy.

Qu’est-ce que la bioéconomie ? Elle rassemble les activités de production et de transformation de la biomasse, qu’elle soit d’origine agricole, forestière ou aquacole, à des fins de production alimentaire (humaine ou animale), de chimie biosourcée, de matériaux biosourcés ou d’énergie. En somme, l’activité humaine avec une utilisation durable des ressources naturelles, une action luttant contre le réchauffement climatique, des opportunités d’embauches, un renforcement de la compétitivité et une redynamisation des zones rurales. La potentialité de la bioéconomie : près de deux millions d’emplois et plus de 300 Mds€ de chiffre d’affaires. IAR, le Pôle de la bioéconomie en France, accompagne les projets industriels innovants et à forte valeur ajoutée. L’un d’entre eux trouve ancrage en Moselle, précisément sur la plateforme Chemesis à Carling - Saint-Avold, bioraffinerie zéro déchet et bas carbone.

La bioéconomie essaime sur les territoires

Dans cette synergique ambition, les États Généraux de la bioéconomie de la région Grand Est, organisés le vendredi 9 septembre, dans le cadre de la Foire de Châlons-en-Champagne et de la semaine de la bioéconomie, ont été marqués par un premier bilan prometteur de la stratégie régionale bioéconomie 2019-2022. Ils ont également permis de poser les premiers jalons d’une stratégie d’ici 2030 : «Vers une économie du vivant». Pour faire du Grand Est l’un des leaders européens en la matière, la région investit 35 M€ par an à travers sa stratégie bioéconomie 2019-2022. En partenariat avec le pôle français de référence en Europe et à l’international - Bioeconomy For Change -, elle mobilise les acteurs régionaux pour accélérer la transformation de l’économie et des territoires. Il s'agit de concilier ses objectifs en matière de développement économique à son ambition écologique et agricole. En Grand Est, la bioéconomie représente - en 2022 - plus de 113 500 salariés, soit 8 % des emplois. Entre 2016 et 2022, les effectifs ont augmenté de 5,3 % contre 1,5 % d’augmentation tous secteurs confondus. Intégrée au Business Act, cette stratégie prévoyait, entre autres, l’accompagnement de 50 projets industriels de bioéconomie d’ici 2025. Aujourd’hui, ce sont 61 projets soutenus pour près de 10 M€ engagés par la région, sur un total de 650 M€. Ces projets comptabilisent une implantation, une relocalisation ou une réindustrialisation avec un budget minimal de 500 000 € et un porteur de projet industriel implanté en Grand Est. La stratégie a également permis l’émergence de cinq contrats de filières, dont deux (biointrants et fibres végétales) qui ont été signés pendant la Foire dans le cadre de la semaine de la bioéconomie.

Un levier des transitions et de progrès

En trois ans, la stratégie régionale a mené dans son sillage plus de 300 acteurs du Grand Est pour transformer le territoire en faisant de la bioéconomie un levier de transition économique, agricole, environnementale et sociétale. Les réussites du secteur confèrent notamment à la région un savoir-faire reconnu au niveau européen. Forte de ces résultats, elle souhaite accélérer ce développement en rapprochant agriculture, viticulture, forêt et bioéconomie au service d’une ambition commune : valoriser les productions agricole, viticole et sylvicole, qu’elles soient à destination de l’alimentation humaine et animale, de la chimie et des matériaux biosourcés ou encore des bioénergies. Dans le cadre du Business Act, la région Grand Est s’est interrogée sur la place que pourrait prendre l’agriculture dans la réponse aux grands enjeux de développement de demain : en quoi l’agriculture pourrait être un vecteur du développement ? Afin de répondre à cette question, un travail commun est en cours entre la région et la Chambre régionale d’agriculture du Grand Est, en association avec le pôle français de référence en Europe et à l’international, Bioeconomy For Change, pour faire émerger une nouvelle stratégie «Économie du Vivant à l’horizon 2030» qui se voudra encore plus circulaire et durable que la stratégie précédente. Celle-ci devrait aboutir d’ici début 2023.