Entreprises

L’u2p Moselle au centre de l’actualité sociale et économique

La future réforme des retraites est revenue ces jours derniers dans l’actualité. Sur ce dossier, comme sur d'autres, l’u2p a son mot à dire. En Moselle, sa représentation territoriale fait connaître ses positions. La priorité demeure de soutenir artisans, commerçants et professions libérales.

En Moselle, l'u2p fédère une kyrielle de professions exercées à titre indépendant ou libéral.
En Moselle, l'u2p fédère une kyrielle de professions exercées à titre indépendant ou libéral.

L’u2p, union des entreprises de proximité, est l’une des trois organisations patronales interprofessionnelles françaises, avec le Medef et la Cpme. Elle représente 3 millions d’entreprises de proximité et des professions libérales, soit les deux tiers des entreprises hexagonales. Elle réunit cinq organisations : la Capeb (bâtiment), la Ggad (alimentation et hôtellerie-restauration), la Cnams (fabrication et services), l’Unapl (professions libérales) et la Cnatp (travaux publics et paysages). Elle fédère un réseau de 120 organisations professionnelles nationales et 110 u2p territoriales. Avec cette mission cardinale : représenter et défendre l’économie de proximité en faisant entendre la voix de celle-ci, afin que les lois et les mesures gouvernementales répondent au mieux à leurs besoins.

Face aux incertitudes

En Moselle, l’u2p a un poids important. Sa présidente, Sévérine Stano, donne ces chiffres : «Dans le département, 36 130 entreprises entrent dans le champ de notre organisation.» Cela représente plus de 6 entreprises sur 10. On y ajoutera ces 6 070 créations d’entités artisanales, commerciales et libérales l’an passé en Moselle, soit plus de 60 % du total des nouvelles entreprises. En évoquant les dossiers de rentrée de l’u2p 57, Sévérine Stano cite les problématiques communes à tant de dirigeants d'entreprises de taille artisanale : «le coût des matières premières, celui de l’énergie, ces difficultés à trouver du personnel dans de nombreux secteurs.» Elle y ajoute cette complication locale et primordiale : «L’évasion de beaucoup de salariés effectifs ou potentiels vers le Luxembourg.» La raison est connue : des salaires plus attractifs. Séverine Stano : «Nos entreprises ne sont pas contre les augmentations de salaires, mais avec les charges qui demeurent fortes, c’est compliqué.» On l’a compris, les trésoreries ne sont pas extensibles, surtout par les temps présents, où la succession de crises les malmènent. Beaucoup restent fragiles.

L'épineuse réforme des retraites

Dans son rôle à l’échelon mosellan, l’u2p et ses composants mènent un travail de sensibilisation des élus locaux quant aux réalités de cette économie de proximité, vecteur d’attractivité pour les territoires. Elle relaie bien sûr les positions de sa centrale nationale, sur les thématiques de l’apprentissage, l’assurance chômage, la réforme des retraites. Cette dernière, que l’on pensait différée dans le temps, compte-tenu des urgences liées au pouvoir d’achat, a été remise sur le devant de la scène par le président de la République en personne. Leitmotiv : accélérer la cadence. Les positions défendues par l’u2p ont été travaillées en amont par sa commission des Affaires sociales, des Relations du travail et de la Parité, avant d’être adoptées par son Conseil national, le 6 juillet dernier. L’organisation patronale rappelle à ce propos «qu’elle a soutenu toutes les réformes depuis 1993, qui chacune a visé et contribué à la pérennité du système de retraite, à travers la recherche d’un équilibre financier.» Pour l’u2p, pas d’ambiguïtés : «la réforme à venir, maintes fois repoussée, doit avoir pour seul objectif d’assurer la soutenabilité financière des régimes de retraite et non de contribuer au financement d’autres risques. En tout état de cause cette réforme ne peut concerner que les régimes de base obligatoires et en aucun cas les régimes complémentaires obligatoires dont les paramètres doivent demeurer de la seule responsabilité de leurs gestionnaires, partenaires sociaux ou représentants des professions.»

L'u2p 57 sur le terrain

À cet égard, l’u2p demande le maintien des régimes obligatoires à deux étages, l’un de base l’autre complémentaire, pour les salariés comme pour les travailleurs indépendants. Elle considère notamment que le régime de retraite complémentaire des salariés (Agirc-Arrco) doit rester à gestion paritaire. Ce cadre architectural général doit également respecter les spécificités des régimes des travailleurs indépendants des professions libérales, de l’artisanat et du commerce. Réaffirmant que cette réforme doit être financièrement neutre pour tous et ne pas se traduire par une augmentation des prélèvements sociaux ni par une diminution des droits et s'appliquer à l’ensemble des régimes de base, du privé, de la fonction publique ainsi que des régimes spéciaux, l’objectif étant de tendre vers un alignement de l’ensemble des régimes. On le voit donc, pour les semaines et les mois à venir, l’u2p 57 ne manquera pas de travail au soutien de ses entreprises. Au centre de l’actualité sociale et économique en Moselle, elle entend peser de tout son poids sur les territoires. C’est le mot d’ordre de la présidente Séverine Stano et de son équipe : être présent, visible, force de propositions et d’actions et interpeller le législateur.

Les positions clés de l'u2p sur les retraites :

. relèvement progressif de l'âge légal de départ à la retraite applicable à l'ensemble des régimes de base, du privé, de la fonction publique, les régimes spéciaux,

. refonte de l'assiette des cotisations et contributions sociales des travailleurs indépendants, par l'application d'un abattement forfaitaire d'un tiers de cette assiette,

. cotisations minimales retraite pour les travailleurs indépendants, y compris ceux assujettis au régime de la micro-entreprise, quand ces derniers exercent leur activité à titre principal,

. minimum de pension au-delà de 1 100 € quand l'assuré justifie d'une carrière complète,

. maintien de l'indexation des pensions de base sur l'inflation,

. maintien du dispositif actuel de cessation d'activité dit «carrières longues»,

. maintien des dispositifs actuels de départ anticipé (handicap, carrières longues),

. extension aux travailleurs indépendants du dispositif de retraite anticipée pour incapacité permanente qui existe uniquement pour les salariés,

. amélioration des modalités de retraites (rachats de trimestres, retraite supplémentaire),

. assouplissement du cumul emploi-retraite et de la retraite progressive,

. mise en place de dispositifs valorisant les fin de carrières et l'emploi des seniors,

. équité femmes-hommes au regard de la retraite,

. maintien des réserves financières affectées aux catégories professionnelles concernées.