Territoires

L’intercommunalité du Sud Messin initie un service de mobilité solidaire

Rompre l’isolement des personnes ne disposant pas de moyens de locomotion. C’est le fil rouge de l’action développée dans ses 16 localités par la Communauté de communes du Sud Messin. Ou comment réduire la fracture sociale en ruralité au cœur de la Moselle des territoires. Un exemple de solidarité active.

Habiter à la campagne engendre souvent des difficultés de mobilité.
Habiter à la campagne engendre souvent des difficultés de mobilité.

Inexorablement, les agglomérations s’étendent et les distances de trajet augmentent. En 1960, un actif parcourait trois kilomètres par jour en moyenne. En 1975, il en parcourait vingt. Aujourd’hui il en sillonne près du double. Et désormais, seul un actif sur quatre travaille dans la commune où il habite. Avec la délocalisation des entreprises loin des centres urbains, les salariés ont à parcourir des distances de plus en plus importantes pour se rendre sur leur lieu de travail. Parallèlement, les temps partiels, les CDD et l’intérim se multiplient, les horaires sont éclatés avec le travail de nuit, ou le dimanche. Au gré de ses missions, un intérimaire peut travailler d’une semaine sur l’autre à deux extrémités d’une ville ou d’un département. Et, au final, les précaires et les chômeurs sont les premiers pénalisés par ce double éclatement.

Être mobile, une exigence

Les problèmes de mobilité jouent ainsi comme un démultiplicateur d’inégalités. Le permis de conduire est devenu un sésame essentiel à l’insertion. Dans les zones urbaines sensibles, la durée moyenne de chômage est diminuée d’un quart pour ceux qui ont le permis de conduire. Car, depuis trente ans, les usines qui étaient installées à côté de ces grands ensembles ont fermé les unes après les autres. Et aujourd’hui, la variation des lieux d’emploi au cours d’une carrière professionnelle oblige de plus en plus à l’expérience de la mobilité. Autrement dit, l’entreprise qui déménage demande à ses ouvriers de la suivre. Il est loin le temps où les entreprises assuraient d’elles-mêmes le ramassage de leurs ouvriers. La Lorraine, la Moselle, de par leur histoire ouvrière, en ont été les témoins.

Un service au cœur de la ruralité

Cette mobilité réduite frappe également le milieu rural. Lequel manque bien souvent de moyens de transports adaptés à des déplacements de faible distance et rend l’isolement de certaines personnes déjà fragilisées socialement encore plus important. Pour rompre cet isolement, la Communauté du Sud Messin, 16 communes autour de Goin et quelque 16 000 habitants, avec le concours de la Fédération départementale Familles Rurales, un mode de transport sur le principe de la Mobilité Solidaire. Sur un simple contact avec la fédération, la personne isolée pourra réserver un trajet. La fédération se chargera de mobiliser un conducteur bénévole qui, avec son véhicule personnel, conduira le bénéficiaire jusqu’à sa destination contre le remboursement des frais kilométriques engagés, partagés entre la fédération et le bénéficiaire, selon les barèmes définis. Ce service est réservé aux familles et aux habitants des communes du Sud Messin, sans moyens de locomotion et ne dépassant pas un certain revenu mensuel. Ils devront également adhérer à Famille Rurales.

Plus d'informations sur Mobilité Solidaire en Sud Messin :

. 03.87.38.28.68 ou anthony.jamain@sudmessin.fr