Fiscalité

Prolongation des accords fiscaux pour les frontaliers mosellans en télétravail

Ce 29 septembre, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance a annoncé le prolongement des accords amiables relatifs à l’imposition des travailleurs frontaliers et transfrontaliers avec cinq pays limitrophes. Cela concerne quelque 70 000 Mosellans. Explications.

50 000 Mosellans travaillent au Luxembourg, ici Remich, «Perle de la Moselle».
50 000 Mosellans travaillent au Luxembourg, ici Remich, «Perle de la Moselle».

De par sa position géographique, le département de la Moselle est largement concerné par le travail frontalier. Ils sont ainsi quelque 70 000 Mosellans à travailler au Luxembourg (50 000) ou en Allemagne (20 000), avec ces questions liées à l’emploi, la protection sociale, la formation, les études et la fiscalité. Ils sont au premier chef concernés par la prorogation jusqu’au 31 décembre 2021 des accords amiables concernant leur imposition, conclus avec l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, le Luxembourg et la Suisse, dans le contexte de la crise de la Covid-19.

Les régimes frontaliers d'imposition

Depuis le début de la crise sanitaire, des accords amiables ont été conclus avec l’Allemagne, la Belgique, l’Italie et la Suisse afin que les personnes bénéficiant des régimes spécifiques d’imposition prévus pour les travailleurs résidant et travaillant dans les zones frontalières («régimes frontaliers») puissent continuer à en bénéficier même si elles sont conduites à demeurer chez elles pendant la crise sanitaire liée à la Covid-19. Ces accords concernent également les travailleurs transfrontaliers non éligibles au bénéfice de ces régimes frontaliers d’imposition. Ils prévoient que les jours travaillés à domicile du fait des recommandations et consignes sanitaires liées à l’épidémie de Covid-19 pourront, sur option, être considérés comme des jours travaillés dans l’Etat où ils exercent habituellement leur activité et donc y demeurer imposables.

La particularité luxembourgeoise

S’agissant du Luxembourg, la convention fiscale du 20 mars 2018 prévoit que les travailleurs résidents de France peuvent télétravailler depuis leur domicile au profit de leur employeur luxembourgeois tout en demeurant imposables au Luxembourg, dans la limite de 29 jours par an. L’accord amiable entre la France et le Luxembourg en date du 16 juillet 2020 est venu préciser que l’épidémie de Covid-19 constitue un cas de force majeure en dehors de la volonté de l’employeur et du travailleur et que la période couverte par les accords amiables n’est pas prise en compte pour le calcul du décompte des 29 jours. La France et ces cinq États ont donc convenu que ces accords continueront de s’appliquer jusqu’au 31 décembre 2021.