Fin d’année 2019 morose pour le commerce de proximité

D’après une récente enquête de la Fédération pour la Promotion du commerce spécialisé (Procos), les effets des grèves se sont bien fait sentir dans le commerce de détail.
D’après une récente enquête de la Fédération pour la Promotion du commerce spécialisé (Procos), les effets des grèves se sont bien fait sentir dans le commerce de détail.

Dans une récente enquête, la Fédération pour la Promotion du commerce spécialisé, Procos, relate l’impact négatif des mouvements sociaux sur le commerce spécialisé durant le mois de décembre 2019. À surface égale, le chiffre d’affaires des enseignes françaises a baissé de 4 %.

L’enquête a été menée auprès d’un panel de 50 établissements concernant leur performance dans 50 magasins situés dans 15 agglomérations. Premier constat, sans surprise, Paris est la ville qui a le plus souffert des grèves, avec une chute d’activité de 18 % et les boutiques de gares les plus impactées (- 33 %). La tendance demeure toutefois générale et touche l’ensemble du territoire national, et ce quel que soit le lieu du commerce. La Fédération précise que 30 % des enseignes du panel ont enregistré une baisse de chiffre d’affaires supérieure à 8 %. Dans ce sens, la périphérie a subi un recul moyen des ventes de 4 %, et les centres-villes de 3,8 %.  En détail, dans les centres commerciaux, les ventes n’ont diminué que de 2,2 %, en périphérie, tandis qu’en centre-ville elles ont dégringolé de 9,1 %. Les moyennes surfaces de la périphérie ont également subi de plein fouet les conséquences des mouvements sociaux avec une chute de 6 %. En revanche, l’activité des commerces «de rue» de centre-ville a mieux résisté à – 0,3 %, en dépit d’une baisse de fréquentation. Côté secteurs, le textile, l’équipement de la maison, les activités de culture loisir et la restauration figurent parmi ceux les plus impactés par cette conjoncture difficile, précise l’organisation professionnelle qui regroupe 300 enseignes du commerce spécialisé.

La vente en ligne n’y échappe pas

Toujours selon les enseignes interrogées par Procos, les consommateurs n’ont pas substitué à l’achat en magasin les dépenses en ligne. Les ventes Internet ont même enregistré une baisse de 1,5% durant la première semaine des soldes, ce qui constitue une première. Alors que la période des fêtes représente, en moyenne, 20 % du chiffre d’affaires annuel, rappelle la Fédération, ces résultats, qui ne compenseront pas ceux enregistrés en décembre 2018 (- 3,9 %), en lien alors avec les manifestations des «Gilets jaunes», devraient fragiliser la situation de nombreux commerçants. Pour l’ensemble de l’année 2019, Procos table sur une stabilité de l’activité à + 0,1 %.

Le climat des affaires impacté

Les effets des grèves se sont bien fait sentir dans le commerce de détail. Dans  son enquête mensuelle de conjoncture de janvier, menée auprès des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, l’Insee confirme la détérioration de la confiance des commerçants. Le climat des affaires de ce secteur recule nettement : l’indicateur qui le mesure perd quatre points sur un mois (104). Cette dégradation se justifie principalement par une baisse d’optimisme très marquée sur les perspectives générales d’activité et sur les intentions de commandes. Dans les autres secteurs, en revanche, qui n’ont pas été touchés par le mouvement social, le climat de confiance reste stable. Comme dans le bâtiment, à 111, l’indicateur se situe largement au-dessus de sa moyenne de longue période, ou dans les services (107). Mieux, dans l’industrie, l’indice progresse de deux points pour se situer à 100. L’opinion des chefs d’entreprise sur les carnets de commande s’améliore légèrement.

Résultat, globalement, le climat des affaires en France ne s’inscrit qu’en léger recul  en janvier par rapport au mois précédent. L’indicateur correspondant perd un point pour s’établir à 104, mais demeure toutefois au-dessus de sa moyenne de longue période.

Houda El Haydia, Zakaria Anagra et B.L.