Emmanuel Grandemange la passion croustillante

L’équipe de la Boulangerie du Château à Lunéville.
L’équipe de la Boulangerie du Château à Lunéville.

L’équipe de la Boulangerie du Château à Lunéville.

Depuis 2003, Emmanuel Grandemange est le patron de la Boulangerie du Château dans la cité cavalière. Retour sur l’itinéraire d’un passionné qui titille les papilles de sa clientèle.

La porte poussée de la Boulangerie du Château à Lunéville invite à un voyage de succulences. Ici, pas de doute, c’est une ode au bon goût et à l’authenticité. Le gérant est un solide gaillard. Emmanuel Grandemange vous accueille la poignée de main ferme et le sourire communicatif. Il le dit sans détours : «J’aime mon métier et j’aime encore plus le faire partager.» Né en 1967, il passe son enfance entre le décorum du château des Lumières et celui de la place Léopold. À 12 ans, en voyant son père aider les commerçants locaux, ses yeux pétillent devant les étals des boulangers. Emmanuel Grandemange explique : «À ce moment-là, j’ai su ce que je voulais faire.» Sa carrière dans l’univers de la boulangerie commence par un cursus d’apprenti. De ces années, il garde un souvenir impérissable : «J’y ai acquis les techniques, à reconnaître et à travailler les pâtes, mais également des valeurs.» CAP en poche, il est embauché au sein d’un établissement où il restera deux décennies, se formant par ailleurs à la pâtisserie. Cette expérience longue durée forge en lui de solides principes et un savoir-faire pétri par de longues heures passées en atelier de fabrication. Survient un licenciement économique. Emmanuel Grandemange rebondit dans une grande surface lunévilloise. Avec recul, il avoue : «Là, ce n’était pas vraiment l’idée que je me faisais de la profession. J’ai cherché une autre voie.»

L’importance du commerçant de proximité

Ce sera celle de l’entrepreneuriat. Après une réflexion aboutie quant à son projet et le dédale de démarches inhérentes à celles de tout créateur, via notamment la Chambre de métiers et de l’artisanat de Meurthe-et-Moselle, il rachète une boulangerie située juste en face de l’entrée du château et ouvre son affaire le 15 septembre 2003. À ses côtés, celle qu’il rencontra au sein de l’entreprise de ses débuts et qui est devenue son épouse : Nathalie. Le couple se lance sans compter dans cette aventure d’une vie. Emmanuel Grandemange en convient : «Quand on part comme ça, cela fait un peu peur !» Depuis, l’établissement a conquis une clientèle éclectique, des habitués aux touristes de passage. La Boulangerie du Château est devenue un lieu prisé pour la qualité de ses produits. Emmanuel Grandemange évoque le schéma de journées bien cadencées : dès une heure du matin, c’est le rituel de la préparation des pâtes, de la cuisson, avant la tournée des livraisons dans le Lunévillois. Où quand l’artisan joue un rôle si important dans le lien de proximité avec la population. L’intéressé sourit : «À 8 h 30, je m’accorde un petit-déjeuner puis c’est reparti !» Ainsi va son quotidien de boulanger, s’étalant jusqu’à tard dans la soirée pour recommencer, immuable le lendemain. Ce dont est sans doute le plus fier Emmanuel Grandemange, c’est de transmettre aux jeunes tout ou partie de ce quelque chose d’unique propre aux métiers de bouche et de la main : «Les bons éléments, je les repère rapidement. C’est un métier exigeant mais où on a la satisfaction de créer et de rendre les gens heureux.» Depuis 2003, il a toujours travaillé avec des apprentis, leur inculquant patience et persévérance. Sa meilleure relève ? Son fils Guillaume, qui aurait pu devenir banquier ou docteur, a finalement choisi de choyer pains longs et autres croissants, pendant qu’en magasin, Nathalie accueille et vend. Ici sont confectionnés bien des délices à forte saveur de passion familiale. Une page Facebook donne même les dernières actus de leur domaine gourmand.

laurent.siatka