Économie circulaire : Murfy tisse sa toile en Lorraine

Après Strasbourg en début d’année, la start-up Murfy, cofondée par Guy Pezaku (au centre), gagne la Meurthe-et-Moselle et la Moselle.
Après Strasbourg en début d’année, la start-up Murfy, cofondée par Guy Pezaku (au centre), gagne la Meurthe-et-Moselle et la Moselle.

Après Strasbourg en février dernier, Murfy, start-up de l’économie circulaire (créée en 2018) spécialisée dans la réparation de gros électroménager, continue sa conquête du Grand Est en annonçant l’ouverture de ses services en Meurthe-et-Moselle et en Moselle avec en première ligne les deux métropoles de Nancy et Metz.

Murfy, en référence à la loi éponyme (mais pas avec la même orthographe) Murphy de l’ingénieur aérospatial américain stipulant que «tout ce qui est susceptible d’aller mal, ira mal» plus connue sous le nom de la loi de l’emmerdement maximum ! La start-up de l’économie circulaire spécialisée dans la réparation de gros électroménager, cofondée en 2018 par Guy Pezaku avec quatre autres associés (tous issus de grandes écoles de commerce et d’ingénieurs), en a fait son credo en l’adaptant à ses convictions. «Tous les problèmes vont arriver, il vaut mieux s’y préparer ! Nous souhaitons évoluer dans un monde plus vertueux, plus écologique où le développement durable prend tout son sens, des solutions existent, il faut juste les mettre en œuvre», assure Guy Pezaku. «Selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), 89 % des Français se renseignent en cas de panne de leur appareil, seuls 36 % finissent par le réparer. C’est de ce constat qu’est née Murfy. Nous entendons donner toutes les clés aux gens pour aller au bout de leur démarche et réparer leur appareil en cas de panne plutôt que de le jeter pour le remplacer. Une solution plus économique, plus efficace et bien entendu plus écoresponsable que l’achat d’un produit neuf, et ce, quelle que soit la panne rencontrée.» Histoire d’éviter le modèle de surconsommation actuel, Murfy propose ses services de réparation mais également de recyclage d’appareils usagés depuis maintenant deux ans un peu partout dans l’Hexagone.

Autoréparation proposée

Après Paris, Lille, Lyon (où des ateliers de reconditionnement sont présents), Marseille, Montpellier ou encore Nantes, Nice et Toulouse, Murfy a gagné Strasbourg en février dernier. Depuis quelques jours, elle propose également ses services en Meurthe-et-Moselle et en Moselle. «Chaque année sur l’échelle de ces deux départements ce sont plus de 600 000 appareils de gros électroménager qui sont jetés. Dans 90 %, nous sommes capables de réparer les pannes, et ce, sans remplacement de pièces détachées dans près de la moitié des cas.» Deux solutions sont proposées par la start-up. L’autoréparation grâce à des tutoriels accessibles en ligne (gratuitement) sur le site murfy.fr mais surtout via l’intervention à domicile d’un technicien professionnel (pour un forfait de 75 € avec des réparations garanties six mois). «Pour le Grand Est, nous avons aujourd’hui une dizaine de techniciens itinérants, tous embauchés en CDI. Si le réparateur constate lors de son intervention que l’appareil n’est pas réparable ou si la pièce détachée est trop chère, le coût du forfait réparation se transforme en un bon de 75 € à valoir sur l’achat d’un appareil reconditionné par nos soins dans nos ateliers de reconditionnement.» Cette consommation durable et démarche écoresponsable ont pris tout leur sens  à l’occasion de la crise sanitaire. «Depuis la reprise d’activité après le confinement, nous avons enregistré une croissance de 75 %.» Le concept apparaît plus que durable, si la prise de conscience perdure…

Emmanuel VARRIER

Solutions et emplois locaux

Écoresponsable au sens global du terme ! Les services proposés par la start-up Murfy s’affichent comme une solution à la surconsommation ambiante en privilégiant la réparation plutôt que l’achat de nouveaux appareils électroménagers. Acteur majeur de l’économie circulaire, la start-up mise également sur l’emploi local. Si dans leur grande majorité, les appareils de gros électroménagers sont fabriqués à l’étranger, les métiers de la réparation sont par essence locaux et de proximité. Depuis sa création en 2018, près de 22 000 réparations ont été réalisées à domicile par la start-up.