Territoires

Crise énergétique : le président du département de la Moselle interpelle la Première ministre

En ce début d’année, le président du département de la Moselle, Patrick Weiten, a rappelé le soutien de sa collectivité territoriale aux artisans et chefs d’entreprise locaux, dans un contexte socio-économique troublé. Dans ce cadre, il a adressé une motion de soutien à cette indispensable économie de proximité à la Première ministre, Élisabeth Borne.

Pour Patrick Weiten, "la loi NOTRe prive le département de toute capacité d'intervention du département et de soutien en faveur des entreprises locales".
Pour Patrick Weiten, "la loi NOTRe prive le département de toute capacité d'intervention du département et de soutien en faveur des entreprises locales".

Les mots sont ceux d’un élu de territoire, en connaissant les caractères des femmes et des hommes qui le font vivre et en font les richesses, les savoir-faire et les savoir-être. Des talents, des investissements humains au service de la compétitivité et de l’attractivité, la Moselle a pléthore de ces pépites. Aujourd’hui, la crise énergétique vient frapper de plein fouet le commerce local, l’artisanat de nos bourgs et villages, l’économie de proximité. Un élu comme Patrick Weiten y est bien évidemment sensible. Sensible aux inquiétudes, au désarroi, à la colère qui s’expriment face à cette injustice subie par de nombreux professionnels quant à ces factures énergétiques qui explosent dans ses proportions dépassant toute logique, et mettant en péril leur activité. Ainsi, le président du département a adressé à Élisabeth Borne, Première ministre, un courrier en forme d’état des lieux et de force de proposition. «Le contexte économique actuel et en particulier les perspectives liées à la prolongation dans le temps du choc énergétique pèsent lourdement sur nos entreprises et en particulier sur nos artisans. Je tenais à me faire le porte-parole de ces entreprises qui font la richesse de notre tissu économique local et en particulier de nos territoires ruraux. Je me permets ainsi d’attirer votre attention sur cette problématique particulière mise en exergue par la Chambre de Métiers et de l’Artisanat de la Région Grand Est à travers une motion adoptée à l’unanimité par ses membres élus le 28 novembre dernier et qui préconise différentes mesures.»

Simplifier pour plus d'efficacité

Patrick Weiten en appelle à une plus grande lisibilité et rapidité, face à l'urgence du moment : «En premier lieu, la simplification des procédures nationales aux TPE artisanales notamment en élargissant l’application du bouclier tarifaire à toutes les entreprises artisanales. Il s’agit également d’engager sans délai la mise en place de dispositifs pérennes de soutien aux investissements, en particulier ciblés sur la transformation énergétique des activités artisanales. En second lieu, le maintien de la ressource fiscale au réseau des Chambres de Métiers et de l’Artisanat, afin qu’il puisse continuer à accompagner efficacement les entreprises artisanales dans un contexte où il apparaît indispensable pour ces dernières d’avoir accès à des interlocuteurs et conseillers de proximité.» Le président du département, dans sa conclusion, revient sur la loi NOTRe : «Enfin, cette motion point la nécessité d’une meilleure visibilité sur l’évolution du coût énergétique dans un contexte national et européen et surtout la mise en place des conditions permettant de maintenir ce coût à un niveau raisonnable. C’est à cette condition que nos artisans et chefs d’entreprise pourront se projeter et œuvrer pour le maintien et le développement de leur activité. En mes qualités de président du département de la Moselle et de président de l’agence Moselle Attractivité en charge notamment, en lien étroit avec la région Grand Est, du développement économique de nos territoires, soyez assurée de mon engagement total pour soutenir et relayer les initiatives du gouvernement qui permettront à nos artisans et chefs d’entreprise de continuer à contribuer à la richesse et à la cohésion sociale de nos territoires. Je regrette une nouvelle fois à ce sujet, que le Département soit privé, depuis l’entrée en vigueur de la loi NOTRe, de toute capacité d’intervention et de soutien en faveur des entreprises, alors que les dispositifs qui ont pu exister par le passé avaient démontré toute leur pertinence et leur efficacité pour le maintien et le développement du tissu économique local.»