Commercy mise sur son écoquartier

Plantation d’arbres sur le site par les écoles de la ville en présence du maire, Jérôme Lefèvre.
Plantation d’arbres sur le site par les écoles de la ville en présence du maire, Jérôme Lefèvre.

Plantation d’arbres sur le site par les écoles de la ville en présence du maire, Jérôme Lefèvre.

L’idée de créer un écoquartier est née en 2012, dans un contexte difficile, suite à la restructuration militaire et au départ du 8e RA. Labellisé en décembre dernier au ministère du logement et de l’habitat durable, ce nouveau quartier est actuellement en travaux. La première tranche dédiée à l’accession à la propriété devrait aboutir prochainement avec l’objectif d’accueillir les premiers habitants dès 2018. 

«Saisir une opportunité». Voilà comment Étienne Payeur, le directeur général des services de la ville de Commercy, définit le projet de l’écoquartier porté par la municipalité. Et pour cause, en plein cœur du centre-ville, dans le quartier des Capucins, la collectivité devait faire face à une friche à cœur ouvert avec une ancienne ferme d’un hectare à laquelle s’ajoutaient des annexes militaires d’un hectare laissées vacantes suite au départ des militaires de la cité de la Madeleine. Lorsque l’annonce avait été faite en 2008, les élus locaux s’étaient montrés fortement préoccupés compte tenu du départ de près de 800 militaires. Depuis Commercy a su rebondir avec l’arrivée de Safran ou encore du groupe CMI. Sur ce bassin, le chômage a particulièrement baissé grâce au dynamisme économique porté par le contrat de développement économique. «La ville a souhaité être en pointe en s’appuyant sur son environnement », explique le DGS.

Deux étapes franchies

Si la première étape de labellisation est assez simple puisqu’elle s’appuie sur une déclaration d’intention, en revanche, la deuxième est plus difficile à obtenir. En 2016, 19 communes ont été labellisées (pour cette étape 2) par le ministère et la particularité du dossier meusien est d’être porté non pas par une grande métropole mais par une petite ville de moins de 7 000 habitants… ce qui est rare en raison d’un cahier des charges drastique, tout doit être prévu : construction basse consommation, la gestion des eaux fluviales, l’enterrement des bacs, bornes électriques, etc. Après les appels d’offres en septembre 2016, les travaux ont démarré avec une phase importante de démolition. Les travaux de VRD (Voirie réseaux divers) sont également terminés. 2,5 millions d’euros sont en cours d’investissement dont la moitié est financée par les Fonds Défense de le FNADT (Fonds pour les restructurations de la défense), l’État, la région, le GIP objectif Meuse (Fonds liés au laboratoire de Bure). La concession d’aménagement est prévue sur 15 ans. L’heure est désormais à la commercialisation de la parcelle dédiée à l’accession à la propriété. Un groupement de 15 investisseurs a d’ores et déjà été identifié. «Les agences immobilières sont optimistes, preuve que les élus ne se sont pas trompés. On avait un réel besoin sur le centre-ville en termes de semi-collectif ou encore d’accession à la propriété», confie d’ailleurs Étienne Payeur.

Attirer les grands donneurs d’ordres

Après la première phase dédiée à l’accession, resteront ensuite les parties collective et semi-collective. «C’est plus difficile car les grands donneurs d’ordres ont dû mal à investir dans une petite ville, comme Commercy », regrette Étienne Payeur. Les résultats économiques favorables et la concrétisation de la partie accession à la propriété pourraient être un détonateur dans ce dossier. «On envoie aussi un signal en disant que Commercy est une petite ville dynamique et que des logements de qualité seront à disposition. Actuellement, on sait que les salariés de chez Safran par exemple n’habitent pas à Commercy, mais dans le Toulois. Nos actions visent à redresser la barre car la dissolution du 8e RA a conduit inévitablement à une baisse de la démographie de l’ordre de 500 habitants. On espère aussi profiter du dispositif Pinel qui initialement ne concernait que Paris ou les grandes métropoles pour la défiscalisation. Le dossier est entre les mains du préfet de région. L’aspect fiscal peut permettre de lever des freins», espère le directeur général des services, satisfait d’entrer dans la phase opérationnelle.