Développement

BluePad, l’enjeu majeur de la transition numérique du BTP

Créée en 2016 dans l’accompagnement à la transition numérique des acteurs du bâtiment et de la construction, l’entreprise messine BluePad édite une solution mobile pour le pilotage des projets sur smartphones et tablettes. Elle est actuellement en plein essor.

Loïc Cueroni, président de BluePad, place l'action de son entreprise au cœur des grands enjeux structurels, numériques et environnementaux du bâtiment.  (c) BluePad
Loïc Cueroni, président de BluePad, place l'action de son entreprise au cœur des grands enjeux structurels, numériques et environnementaux du bâtiment. (c) BluePad

«Nos clients ont pu maintenir leur activité !», affirme Loïc Cueroni, président de BluePad. On le trouve il y a cinq ans au démarrage de cette entreprise messine, aux côtés de Michel Kuehn. Les deux hommes sont ingénieurs et complémentaires. Le premier est diplômé de Centrale Paris, passé par la construction en direction de projet durant sept ans pour un grand groupe français ; le second, est chez Telecom Nancy, également fort d’une expérience de six ans chez un grand éditeur européen. Leur constat commun : la gestion de projets, qu’ils soient de construction, industriels ou d’exploitation, peut être optimisée via les possibilités de mobilité offertes par les smartphones et tablettes en utilisation terrain. BluePad guide les acteurs du BTP dans leur transition numérique. À ses clients, l’entreprise implantée à Metz (et à Lille depuis 2018) propose des fonctionnalités conceptualisées autour de problématiques réelles de terrain pour faciliter les étapes clés d’un chantier ou d’un projet. Cela s’applique par l’édition et la commercialisation de solution web et mobile. BluePad se situe en plein dans la mutation du secteur du bâtiment.

Un enjeu global

En effet, une ère nouvelle se profile, où collaboration, technologie et digitalisation sont les maîtres-mots. Une volonté commune de renouveler l’image du secteur s’articule entre les grosses et petites entreprises, les artisans, les start-up et l’État. Cette révolution numérique a plusieurs entrées : renforcer la sécurité des travailleurs, accroître la confiance du public, s’aligner sur les problématiques environnementales et faciliter le quotidien des entrepreneurs du bâtiment. Un virage numérique engageant l’avenir de la globalité de la branche. Par rapport à d’autres industries, celle du bâtiment a fait une entrée tardive dans le digital. Après une prise de conscience collective, le besoin d’innovation se fait actuellement ressentir à de nombreux niveaux : productivité, gestion administrative, relation client, sécurité, pénibilité au travail…

L'attractivité de la branche

En réponse, les jeunes start-up se multiplient pour proposer des solutions concrètes. Elles s’étendent à tout le cycle de vie d’un bâtiment : de l’étude de faisabilité du projet jusqu’à sa démolition, en passant par la réalisation des plans, la phase de construction et l’exploitation par les usagers. Les nouvelles générations d’artisans, qu’ils soient peintres, électriciens, menuisiers ou encore maçons, ont grandi dans le contexte de la digitalisation. Ils souhaitent voir la même courbe de modernisation toucher leur vie professionnelle. S’il échoue à se réinventer, le BTP risque de saluer un désintérêt croissant de la part des jeunes et une crainte collective à se lancer dans les métiers de l’artisanat. Aujourd’hui, on ne peut plus nier l’impact écologique du secteur BTP. L’arrivée sur le marché de nouveaux matériaux innovants et durables montre la place de plus en plus centrale de l’écologie dans le bâtiment. Plus résistants, écologiques et économiques sur le long terme, ces matériaux bousculent les codes et marquent l’évolution du secteur.

La compétitivité en jeu

D’autre part, il en va de sa propre productivité ainsi que de sa sûreté. De nombreux outils digitaux permettent aujourd’hui d’accélérer la gestion administrative, simplifier le pilotage de chantier, et même renforcer la sécurité sur le terrain. Facilement accessibles et abordables, ces outils se destinent majoritairement aux indépendants, TPE et PME. Ils ambitionnent ainsi de réduire les fossés entre les petits artisans d’un côté et les géants de l’industrie de l’autre. Dans cette mouvance, l’outil BluePad est donc un allié dans le suivi de chantiers à distance, assurant la dématérialisation et l’optimisation de nombreux process. Ces derniers mois, dans le contexte de la crise sanitaire, l’entreprise a poursuivi sur son élan. Elle a recruté de nouveaux collaborateurs - deux développeurs informatiques -, a trouvé une ouverture à l’international en signant sa première commande sur l’Allemagne, pour accompagner le développement de réseaux de fibre optique. L’entreprise est actuellement en négociation avec d’autres pays d’Europe. La diversité de son équipe au sein de laquelle on parle français, anglais, espagnol et russe est un atout.

Travailler localement

Enfin, elle a réalisé 300 K€ d’investissements supplémentaires en R&D mobilisés sur fonds propres sans nécessité de recours à des capitaux risqueurs. BluePad a aussi été sélectionnée par le Club Metz Technopôle pour représenter les jeunes entreprises innovantes dans son opération «Plus fort après la crise». Début 2021, BluePad fait ses comptes : + 55 % de son nombre d’utilisateurs et + 100 % de son nombre de clients en 2020. Dans son évolution, l’entreprise pilotée par Loïc Cueroni, dont l’adjointe de direction est Jane Allais, demeure avant tout ancrée à son territoire local. Elle ambitionne de travailler davantage avec la Métropole et la ville de Metz. La rénovation de Bliiida, l’aménagement du Mont Saint-Quentin, la gestion et le suivi du patrimoine du Mettis : autant de pistes potentielles sur lesquelles elle serait susceptible d’apporter son expertise et son accompagnement. On le constate donc, BluePad a le vent en poupe. Dans le périmètre messin, elle fait partie des jeunes entreprises en devenir.