Bienvenue dans la 3ème dimension

Connue et reconnue dans l’univers de la rénovation de monuments historiques, l’entreprise France- Lanord & Bichaton de Heillecourt accélère son développement sur les marchés de l’agencement, du design et de la création artistique. Une quête de marchés à fort potentiel menée grâce à une stratégie d’innovation poussée et de recherche de maîtrise de nouvelles technologies. Dernière en date : celle de la modélisation, de l’automatisation jusqu’à l’usinage de tous types de pièces en 3D.

Olivier Crancée, le pdg de France-Lanord & Bichaton: « Nous modélisons la pensée des créatifs. »
Olivier Crancée, le pdg de France-Lanord & Bichaton: « Nous modélisons la pensée des créatifs. »
Olivier Crancée, le pdg de France-Lanord & Bichaton: « Nous modélisons la pensée des créatifs. »

Olivier Crancée, le pdg de France-Lanord & Bichaton: « Nous modélisons la pensée des créatifs. »

Pour une entreprise en clôture de redressement judiciaire, elle se porte plutôt bien, voire même très bien ! La procédure n°41594249 (parue dans nos pages Annonces Légales de notre n°1725 du lundi 21 septembre) issue du greffe du Tribunal de Commerce de Nancy concernant la société France- Lanord & Bichaton (FLB) a eu un certain effet. «Par jugement du 15 septembre 2015, le Tribunal a prononcé la clôture pour insuffsance d’actif de la procédure de redressement judiciaire suite à plan de cession de France-Lanord & Bichaton SA de Heillecourt»… une affaire datant de 1994, date à laquelle le groupe lorrain était en refonte totale. Une procédure somme toute classique mais très longue. C’est parfois le cas avec les publications légales, les écrits issus de la justice commerciale jaillissent comme des anachronismes plus vraiment en phase avec la situation actuelle de l’entreprise. De quoi déstabiliser une équipe dirigeante. «C’est sûr, cela peut avoir des répercussions en interne et surtout en externe, car c’est légitimement trompeur.» Olivier Crancée, le pdg de FLB est plutôt pour la transparence et rassure sur la santé de son entreprise. La vieille dame de plus de 150 ans (spécialisée dans la restauration de patrimoine public et privé, en réhabilitation, gros oeuvre et agencement) a une santé de fer même si c’est plutôt le bois et la pierre que l’on travaille chez ces professionnels reconnus de la restauration. Une réputation qui n’est plus à faire, les bâtiments de la place Stanislas de Nancy aujourd’hui en plein lifting ou encore l’hôtel Lambert sur l’île Saint-Louis à Paris en sont la preuve. La liste est longue mais si l’essence même de l’entreprise, «nous sommes avant tout des charpentiers, des tailleurs de pierre», reste l’essentiel, de nouvelles activités sont activées depuis quelques temps.

Passerelles technologiques

En 2013, le travail avec le duo de designers parisiens, Marc Hertrich et Nicolas Adnet, pour la fabrication d’un lit à baldaquin façon Louis XVI via la technique de la stratoconception, de la modélisation 3D et de prototypage élaborée avec le laboratoire de recherche vosgien Cirtes (Centre français de développement rapide de produit en Europe), s’affiche comme les prémices d’un nouveau développement. «Nous sommes aujourd’hui passés à une étape supérieure, celle de la conception, à la modélisation et à l’usinage même des pièces en 3D.» Une quasi-révolution car FLB a su «mettre en place des passerelles technologiques entre le langage logiciel utilisé par les cabinets de designer et celui des machines d’usinage.» Un travail d’innovation de longue haleine, soutenu par Bpi France et la Région Lorraine (dans le cadre du Pacte de compétitivité) «et grâce également au service Accompagnement des PME à l’aide à l’innovation de la CCI Lorraine.» Dans le cadre du programme Art & Entreprise impulsé par le ministère de la Culture, les créations faites pour l’artiste Cristina Escobar ont été présentées l’an passé au Musée des Beaux-Arts de Nancy et ont alimenté cette nouvelle maîtrise technologique. «Nous savons aujourd’hui réellement modéliser la pensée des créatifs.» Pierre, bois, plaque usinable en mousse de polyuréthane, «nous maîtrisons tous les matériaux et connaissons leurs limites ce qui nous permet d’obtenir la solution optimale.» Cette plongée dans l’univers de l’art et du design peut apparaître bien loin de l’essence même de la société. «C’est un tout, il nous faut trouver des marchés à fort potentiel de développement, mais nous sommes et demeurons des tailleurs de pierre et des ébénistes. Sans ce savoir et l’intelligence de la main des hommes de l’art, nous ne sommes rien.» Une alliance bien pensée entre savoir-faire ancestral et technologies modernes. Le livre d’histoire de FLB s’ouvre sur un nouveau chapitre des plus enrichissants.