Au nom des femmes

Yvette Gaertner, la parole des femmes en Meurthe-et-Moselle.
Yvette Gaertner, la parole des femmes en Meurthe-et-Moselle.

Le samedi 25 novembre dernier, Yvette Gaertner était à l’Élysée. Emmanuel Macron proclamait ce jour-là, l’égalité entre les femmes et les hommes «grande cause du quinquennat.» Déléguée aux droits des femmes et à l’égalité en Meurthe-et-Moselle, Yvette Gaertner n’a rien oublié du discours du président ni des mesures annoncées par le chef de l’État. Si la parole se libère depuis l’affaire Weinstein, de nombreuses victimes préfèrent se taire. Yvette Gaertner est bien décidée à les aider à se faire entendre.

Yvette Gaertner, la parole des femmes en Meurthe-et-Moselle.

«On ne suit pas par hasard cette voie». Yvette Gaertner n’en dira pas plus. Déléguée aux droits des femmes et à l’égalité en Meurthe-et-Moselle, elle préfère parler de ses combats plutôt que de sa carrière professionnelle qui l’ont amenée à occuper cette fonction. Ce poste, elle l’a voulu. Lorsqu’il s’est libéré en 2015, elle a tout de suite postulé. «Pour moi, c’était la suite logique de ma carrière, une sorte de synthèse de toutes mes précédentes expériences», explique-t-elle.

Un combat sans relâche

 

Si au tout début de sa carrière professionnelle, on lui avait prédit un tel avenir, Yvette Gaertner en aurait été la première surprise. Commerciale de formation, elle intègre la fonction publique en 1982. Elle occupe alors des postes différents dans plusieurs services. Mais c’est au service étranger que «naît» sa vocation. Elle y reste dix ans. «Une expérience dure mais finalement très enrichissante», raconte-t-elle. Elle apprend à écouter, à trouver des solutions dans l’urgence tout en se «blindant» pour  se protéger. En 2009, Yvette Gaertner est nommée déléguée du préfet au Haut-du-Lièvre, une fonction nouvellement créée pour réaffirmer la présence de l’État dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. «J’y suis restée six ans. C’est un travail que j’ai aimé, un quartier que j’ai appris à connaître avec ses différences, ses difficultés et ses richesses aussi», précise-t-elle. Malgré cet attachement, elle décide en 2015 de postuler au poste de déléguée aux droits des femmes et à l’égalité. Une autre tâche l’attend.  D’autres combats aussi.

Mettre les violences et les inégalités KO

 

Son bureau, pourtant baigné de soleil, rappelle qu’il ne brille pas pour tout le monde de la même manière. Droit des femmes, égalité salariale, mixité… tout rappelle ici que les combats sont loin d’être gagnés. «La première des missions est de faire redescendre au plan départemental les actions nationales», explique-t-elle. Elle multiplie les campagnes de sensibilisation et de prévention, dans les campagnes et les villes. «La formation des médecins urgentistes et des généralistes est par exemple capitale pour détecter ces violences», affirme-t-elle.  Pour elle, il faudrait aussi multiplier les lieux d’accueil et d’échanges afin que la parole se libère pour briser les tabous. Entre deux campagnes, deux actions sur le terrain, Yvette Gaertner quitte l’ombre pour la lumière. Outre la sculpture et le yoga, elle a récemment découvert le théâtre. Elle endosse alors un rôle qui n’est pas le sien, loin des difficultés du quotidien.